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17 - Le combat d'Auqmn contre les valeurs adultes qui l'ont privée d'enfance

Auqmn : Je me bats encore ...

Tout d'abord merci beaucoup à tous pour vos commentaires sur mes rêves précédents. Vos contributions me sont une aide précieuse et m'incitent à explorer des pistes que je n'aurais pas examinées sans vos remarques.

Vous me conseillez de cesser le feu, et même de déposer les armes. Bon. OK pour cette interprétation. Mais dans ma vie réelle, je n'ai pas l'impression de me battre, de faire la guerre, ni aux autres ni à moi-même. Comment puis-je renoncer au combat si je ne m'aperçois pas que je suis sur le champ de bataille?

Je vous propose encore un rêve, qui m'a tenue éveillée une bonne partie de la nuit. J'aimerais vraiment que quelqu'un puisse m'aider à le comprendre, car il m'a littéralement 'prise aux tripes'. J'avais le ventre noué en me le remémorant.

Je suis un psychiatre ou un psychologue (homme) de 35 ans environ. Je me rends en Suisse pour traiter un petit garçon qui a subi un traumatisme : il faisait partie d'une colonie de vacances à la montagne et des adultes qui devaient s'occuper de lui l'ont abandonné dans la neige, attaché les bras en croix, parce qu'il les gênait, et l'ont oublié jusqu'au jour suivant où il a été retrouvé inconscient (l'image de l'enfant lié dans la neige était atroce). En chemin, je suis invité chez un homme de 50 ou 60 ans, un médecin je crois, qui jouit d'une haute position sociale et de beaucoup d'autorité. Il me reçoit dans une belle et riche demeure. Je suis un peu intimidé. Nous discutons du cas de l'enfant dont je dois m'occuper. Puis il me parle d'une fleur très rare qui pousse dans la montagne (similaire à l'edelweiss, mais j'ai oublié le nom de cette fleur) et je réalise que les hommes qui ont abandonné l'enfant allaient cueillir cette plante, sur l'ordre de ce docteur. Je comprends que cet homme est en partie responsable de ce qui est arrivé à l'enfant et qu'il n'en fait aucun cas. Je suis horrifié, il me répugne.

Désormais, ce médecin et ses hommes de main sont mes ennemis. Je me rends sur la montagne où ils ont abandonné l'enfant. Je pénètre dans une usine hydroélectrique. Les hommes du docteur arrivent peu après moi, toujours à la recherche de la plante. Ils marchent sur une des énormes conduites qui amènent l'eau à la centrale. Je les observe de loin. Brusquement ils s'arrêtent car il y a un corps en travers de la conduite. Par un système de cordes je retourne le cadavre sur le dos et ils reconnaissent l'un des leurs que j'ai tué. Ils sont contraints de rebrousser chemin.

A présent je suis moi telle qu'en réalité. Le psychiatre est avec moi et porte l'enfant dans ses bras. J'ai un révolver à la main. Je guette les hommes du docteur qui sortent de l'usine. Ils sont sur leurs gardes. J'ai le temps de tirer deux fois soigneusement avant qu'ils ne ripostent. Je suis embusquée derrière une voiture. Je tire encore quelques coups de feu, mais ensuite je ne peux que rester tapie à l'abri car ils ont des armes automatiques et m'opposent un véritable tir de barrage. La scène est très déplaisante car hyperréaliste (bruits et odeurs d'un stand ou champ de tir, mais je suis du mauvais côté des balles). Je vois le psychiatre et l'enfant s'éloigner, mais à ce moment je songe surtout à ne pas être touchée. J'avoue que j'ai peur.

La fusillade cesse enfin. Je m'écarte précautionneusement du véhicule criblé de balles qui m'a protégée. Les lieux sont déserts. J'aperçois cependant le psychiatre et l'enfant qui sont emmenés comme prisonniers. Je décide d'aller les chercher.

Me voilà dans la maison de ma grand-mère. J'ai toujours mon arme. Je tombe sur mon frère gardé par un de mes adversaires. (Ici je dis mon frère car c'est ainsi que je le désigne dans le rêve, mais il n'est pas mon frère réel). Je menace l'homme et le contrains à nous suivre dans la salle de bain. Une fois dans la pièce, je dis à mon frère de le ligoter. J'écoute attentivement les bruits dans la maison. Je redoute le chef de mes ennemis (le vieux docteur?) et j'ai choisi la salle de bain car il ne s'étonnera pas trop que la porte soit fermée à clé. Il y a dans cette pièce une fenêtre qui donne sur l'extérieur. J'ai très envie de m'enfuir par là avec mon frère, on serait enfin hors de danger. Mais finalement, malgré la menace, malgré la peur, je décide de reprendre la maison aux ennemis et de les jeter dehors.

Je suis âgée d'une dizaine d'années. Je crains que l'homme que j'ai fait prisonnier trahisse ma présence par des cris à l'intention du docteur, alors je tente de le baillonner mais j'ai peur de l'étouffer. Je veux qu'il soit inoffensif mais je ne veux pas le tuer. Finalement je lui fait avaler plusieurs comprimés somnifères en espérant que la dose n'est pas trop forte. J'entends les pas du docteur derrière la porte. J'étrangle à moitié mon prisonnier pour l'empêcher d'émettre un son. Le docteur s'éloigne. Mon frère et moi quittons la pièce.

Nous évoquons la possibilité de prendre position dans les étages supérieurs inoccupés depuis des années. J'ai l'impression que nous pourrions y trouver un moyen de nous débarrasser des 'envahisseurs', qui à présent ne sont plus que deux, le docteur et une femme d'une cinquantaine d'années.

Nous sommes dans la grande pièce commune. Nous rencontrons la femme. Elle rit de nos efforts pour trouver un passage secret dans les boiseries. Elle n'est pas menaçante, mais sa présence m'est insupportable. J'entends du bruit dans la pièce voisine (dans la réalité, chambre de ma grand-mère, seule pièce 'tabou' de la maison). Je sais que l'homme (le docteur) est à l'intérieur. Je me saisis d'une batte de baseball et me mets en position. Mon frère me suggère de me placer de l'autre côté de la porte pour ne pas être gênée par le battant. Je suis sa suggestion, mais là encore un meuble est fort mal placé et ma position n'est pas idéale. La porte s'ouvre, mais l'homme ne pénètre pas tout de suite dans la pièce, comme averti du danger. Je m'avance et frappe de toutes mes forces, mais il se baisse et la batte éclate contre un objet. Je regarde le moignon qui me reste entre les mains et je suis furieuse de l'avoir manqué. Je l'enferme dans la pièce, mais il rit et passe à travers le mur. La femme me rappelle qu'ils passent tous deux à travers les murs et qu'il ne sert à rien de les enfermer. Je me souviens en effet avoir déjà essayé et je sais que c'est vain. Ils rient et moi je ne peux que serrer les poings en me jurant que je trouverai un moyen de me débarrasser d'eux.

Fin du rêve.

Il règne tout au long de ce rêve une très forte tension. Surtout à la fin, quand je me retrouve, petite fille, face à ces deux étrangers dans ma maison, qui me font peur, mais que je combats quand même, et face à qui je suis tellement impuissante finalement.

Encore une fois je me bats, et cela ne résoud rien. Mais que puis-je faire d'autre ? Il faut que je me défende. Je ne vais pas fuir lâchement ? C'est tellement dur de les affronter, il me faut tellement de courage pour tenir tête, que je ne voudrais pas que ce fût en vain.

Philippe : Je me bats encore ... et encore

Je dois faire vite. Commençons par la fin : manifestement le psychiatre et la femme qui passent à travers les murs représentent le SOI à cause de leur capacité surnaturelle. L'enjeu c'est l'enfant donc une possibilité de renouveau, même vu sa position christique, de rédemption. Ton personnage représente la conscience. Les forces du SOI veulent aller chercher des fleurs , symboles des sentiments nouveaux. Il semble que le processus d'individuation qui a débuté veuille te faire comprendre que le changement chez toi viendra d'autre chose que de la conscience quelles que soient tes capacités de refoulement

il me semble que les multiples combats que tu mènes en rêve reflètent la même lutte entre ton personnage - le conscient - qui veut tout régenter et ton inconscient seul détenteur des forces du renouveau, par exemple dans sa capacité à faire naître des sentiments. Qu'en penses-tu ?

Auqmn : Réponse

Merci pour tes remarques.

J'ai réfléchi à l'interprétation que tu proposes. Mon rêve en effet pourrait mettre en scène un conflit violent entre ma conscience-qui-ne-veut-pas-céder-un-pouce-de-terrain et les forces de renouveau de l'inconscient. Mais je n'arrive pas à concevoir qu'un combat aussi acharné se livre en moi, que je n'en ai aucunement conscience.

Si la femme et l'homme qui passent à travers les murs (l'homme, c'est le vieux médecin du début, pas le psychiatre - moi- qui veut s'occuper de l'enfant) sont des représentations du Soi, pourquoi les considéré-je comme des étrangers qui envahissent ma maison ? Je ne comprends pas pourquoi je les perçois de façon si négative, si hostile.

Et pourquoi suis-je une enfant face à eux ?

Philippe : Réponse

Si tu avais conscience du combat, tu n'en rêverais pas, par définition. Pourquoi ces rêves? Sans doute parce que tu n'as pas abandonné ton ancien fonctionnement hypercérébral mais que s'est fait jour en toi l'idée que tu avais un inconscient évolutif . Apparemment tu n'as pas compris que le Soi est le fondement même de l'être, voilà pourquoi il t'est étranger. Tu ne laisses pas parler ton inconscient. Pourquoi es-tu une enfant face au Soi? Parce qu'il existait bien avant que la conscience n'émerge.

Alain : L'enfant qui ne rit pas

Bonjour Auqmn,

Je n'ai pas suivi toutes les aventures de tes rêves, mais je vois que le cheval que tu avais retrouvé est devenu un cheval de bataille. Ce qui m'apparaît important, dans ce rêve-ci, est qu'il faut sauver l'enfant. Or, on dirait que celui-ci te gêne dans ta quête et toute une partie de toi l'attache et le laisse à l'abandon. Tu n'es pas d'accord avec eux et tu te fâches contre eux. Mais je crois que ce qu'il faut y comprendre dans leur geste, offre une solution ambivalente. D'un côté, ils se débarrassent des enfantillages et des caprices; c'est à moi, c'est pas juste, c'est moi qui le fait, c'est pas toi, mon père est plus fort que ton père, c'est moi qui ai raison... . D'autre part, l'enfant n'a pas besoin de rien comprendre. Il a besoin de jouer, de courir, de s'amuser et de rire. L'horreur de l'image de l'enfant mis en croix met l'accent sur ce qu'est devenu l'enfant en toi... il n'a plus aucun plaisir. Leur geste à son égard semble effroyable, mais ils veulent que tu médites sur cette image. Un enfant ne fait pas que se plaindre et tout revendiquer, il joue et il trip dans son corps comme un cheval fou. Je serais tenté de te dire de lâcher les ordinateurs un peu et d'aller jouer dehors. Le cheval t'a redonné ta fougue, mais tu la passes sur les écrans à chercher des ennemis.

Mon but n'est pas de t'attaquer dans tes raisonnements, mais de t'aider à retrouver l'enfant en toi. Il me parraît bien amoché, mais un peu de jeux amusants rapplombent bien des enfants. Ne joue pas que dans ta tête, cela ne lui apporte rien. Sers toi de ton corps, comme l'enfant et le cheval.

Auqmn : Jouer

Merci Alain, je sens que tu as raison. Cela a été tout d'abord un peu déplaisant de te lire, mais tu as touché un point sensible et je pense que tu es dans le vrai.

Oui, j'ai besoin de jouer, j'ai envie de jouer, et faire des longueurs de piscine est un mauvais succédané. Mais je n'ai pas de camarades de jeux, c'est pourquoi je joue dans ma tête, comme tu dis.

Et puis je ne suis pas sûre de savoir encore jouer avec les autres...

Je n'ai même pas de chat pour jouer avec lui...

Oops, là je commence à m'apitoyer sur moi-même et à pleurnicher.

Sérieusement, je me demande comment je vais faire pour jouer.

Quant à laisser mon ordinateur, malheureusement il n'en est pas question. Mon projet de recherche ne me passionne pas, mais il faut bien le mener à terme. Et mon très puissant logiciel de simulation est actuellement ce qui se rapproche le plus d'un jouet pour moi.

Tu penses vraiment qu'il me faut un partenaire de jeu pour que la 'thérapie' soit efficace?

Si c'est le cas, ça va être dur de mettre ton idée en pratique. J'ai l'impression de me retrouver âgée d'une dizaine d'années, débarquant dans un environnement nouveau (donc à moitié paniquée), avec les adultes autour de moi qui attendent que j'aille 'me faire plein de petits amis et jouer avec eux'. Arrgh.

S'il le faut, je vais m'y efforcer... Mais là je vais devoir me faire vraiment la guerre.

Ça fait déjà mal rien que d'y penser.

Alain : L'enfant qui rit !

J'ai eu bien peur de te choquer avec ma lettre, je suis heureux de voir que tu le prends dans un bon sens. Tu as le goût de jouer! Tant mieux. L'idée n'est pas tant de te trouver un partenaire, mais de t'amuser comme une enfant de dix ans. Si tu vas à la piscine fais comme une enfant; saute, fais des pirouettes, fais des bulles, plonge, fais des bombes, etc.. Mais surtout, amuse-toi. Un enfant de dix ans ne fait pas des longueurs, il déconne et il rit. Vis ton impulsivité enfantine.

Le cheval aussi a le goût de bouger, c'est un animal nerveux qui doit se dépenser physiquement; comme les enfants.

Ça va peut-être arrêter les cauchemars, enfin, je le crois.

Au plaisir d'en avoir des nouvelles. Essaie de le faire au moins quelques fois...

Christian : Le comabt d'AUQMN

J'ai une guerre de retard.

Tant pis, je vais essayer à retardement d'apporter mon grain de sel sur ce rêve : 'Je me bats encore...'.

S'il t'a prise aux tripes auQmn, c'est parce que pour toi, il correspond à une réalité profonde, inconsciente ! Tu n'en ressens pas l'écho dans ta vie réelle, peut-être ! cela signifie que l'inconscient n'est pas forcément le reflet de la vie de surface, il a son autonomie. Depuis que je suis confronté à tes rêves, il m'apparaît clairement que ton inconscient à toi subit en ce moment une activation très forte. La raison je l'ignore, je constate seulement une activation qui se traduit par des contenus très forts, riches et nombreux qui remontent à la surface nuit après nuit.

Que nous dit ce rêve ?

' Je suis un psychiatre', c'est toi qui t'intéresse à la psychologie. La 'Suisse' pourrait signifier que tu es dans un contexte jungien. Le ' petit garçon qui a subi un traumatisme', c'est toi aussi évidemment. Où l'a-t-il subi ce traumatisme ? 'à la montagne'! (Et après Alain s'étonne que je trouve que monter est suspect ! :-)))). Oui, 'la montagne' ici c'est l'abstraction, le détachement de la réalité, par intellectualisation vraisemblablement, ce sont des adultes avec leurs valeurs propres (profs ou parents ou leurs correspondants dans ta propre psyché) qui t'ont imposé ce supplice et qui t'ont ' abandonné dans la neige', dans le monde de la pensée froide, sans laisser de place à la chaleur des sentiments, au jeu de l'enfant. Te voici ainsi écartelée, dans le froid, loin de tout, oubliée dans l'éther. Là est le drame de cet enfant, il n'est entouré que d'adultes doctes et idéalistes intéressés d'abord par cette 'fleur très rare qui pousse dans la montagne', loin de tout, sans prise sur la vie réelle.

Aujourd'hui, tu es en train de prendre conscience, grâce à tes rêves, que ces valeurs adultes (au mauvais sens du terme) sont tes ennemis et ont traumatisé profondément ton enfant intérieur.

'Je pénètre dans une usine hydroélectrique', oui, le bouillonnement intérieur dont tu nous fais profiter est une énergie colossale. Et ton travail de psychiatre commence à produire son effet, n'as-tu pas tué un des leurs ? et ne les contrains-tu pas à 'rebrousser chemin' ?

' A présent je suis moi telle qu'en réalité. Le psychiatre est avec moi et porte l'enfant dans ses bras.' Tu es le psychiatre, tu es l'enfant, tu existes aussi en personne indépendante qui ne s'identifie pas aux deux autres. Vous vous opposez tous les trois aux forces ennemies (valeurs adultes, devoir, raison, intellectualisme, ...) Le combat est rude. Et ' J'avoue que j'ai peur.', et 'je songe surtout à ne pas être touchée'. Tu penses d'abord à sauver ta peau, à te sortir de cette situation, quitte à laisser ' le psychiatre et l'enfant s'éloigner', à abandonner ta tentative de connaissance de toi et à sacrifier une fois de plus ton enfant intérieur. Mais tu es une battante et tu ne peux te résigner à capituler ainsi et donc ' Je décide d'aller les chercher.' Où ? 'dans la maison de ma grand-mère', ici siège de l'autorité patriarcale ou matriarcale, (encore plus adulte et rigide que la précédente). Là, tu trouves un allié, un frère 'qui n'est pas mon frère réel', sympathique garçon que tu portes en toi et peut-être dont tu as trouvé un écho dans la réalité. Première idée, 'fuir avec lui' pour couler des jours heureux et sortir de toutes ces tracasseries. 'Mais finalement, malgré la menace, malgré la peur, je décide de reprendre la maison aux ennemis et de les jeter dehors.' Bravo ! Réaction très saine.

Bon tu neutralises tes ennemis, tu leur fermes leur gueule, comme on dit vulgairement. Mais sans plus, tu ne veux pas les tuer. Le problème c'est que 'Le docteur s'éloigne'.

Tu penses t'en tirer en te réfugiant 'dans les étages supérieurs inoccupés depuis des années'. Ça je n'aime pas trop, pour les mêmes raisons que la montagne, tu ne vas pas encore te réfugier dans les hauteurs détachées de la réalité. Bon ce n'est qu'une possibilité, heureusement elle n'est pas retenue. Il ne reste que deux ennemis ' le docteur et une femme d'une cinquantaine d'années', les plus dangereux, les ennemis essentiels : le docteur et la femme. Ce sont des valeurs en toi qu'il va falloir identifier (il faudra qu'on en reparle). Et puis il y a aussi, là à côté, la 'chambre de ma grand-mère, seule pièce 'tabou' de la maison'. Cette image fait penser au monde des mères de Faust. Les réalités dont il est question ici ne sont pas n'importe qui. Tu ne les auras pas à la castagne, par la force, tu es ridicule avec ta ' batte de baseball', tu ne les coinceras pas facilement, ce sont des passe-muraille. ' Ils rient et moi je ne peux que serrer les poings en me jurant que je trouverai un moyen de me débarrasser d'eux.'

Moi aussi je ris, vaillant petit soldat ! oui tu les auras, je n'en doute pas, reste à trouver le bon moyen !

Voilà pour ce soir auQmn

Auqmn : La fleur sur la montagne

J'ai immédiatement adhéré à ta lecture de mon rêve, qui m'apparaît à présent bien plus clair. Tu penses que j'ai raison de me battre, de ne pas abandonner, de ne pas me résigner à subir l'autorité de ces figures 'adultes'. Ouf. C'est une telle épreuve que la suggestion de Philippe selon qui ce combat n'est pas fondé et qu'il entrave ma progression me mettait très mal à l'aise. J'ai l'impression que c'est un combat libérateur, comme l'était l'acte de terrorisme contre le 'gouvernement de St Pétersbourg'. C'est cette structure obsolète qui résiste et fait obstacle à mon évolution. Et je suis en train d'essayer de m'en débarrasser.

Quant à la fleur sur la montagne (que les hommes qui abandonnent l'enfant vont chercher pour le compte du docteur), c'est une fleur très belle mais froide, ce n'est pas une fleur vivante. C'est un ornement de l'esprit, une source de prestige, un objet esthétique, intellectualisé et vain, un jouet de la raison pure et de la logique désincarnées, qui n'existe que sur ces hauteurs vides où l'oxigène se raréfie. La quête de cette fleur est égoïste. Le docteur est préoccupé de sa propre gloire, à laquelle il sacrifie tout, y compris l'enfant - ce que je ne puis tolérer. Cet homme n'éprouve aucun sentiment. Pour lui seul compte le plaisir intellectuel que symbolise cette fleur. C'est pourquoi il me répugne. Dans le rêve je suis du côté de l'enfant, qui comme le dit Alain, a besoin de jouer et de trouver du plaisir dans l'activité physique, dans son corps, pas seulement dans la contemplation d'abstractions purifiées.

Dans ce rêve ce n'est pas mon personnage qui est hypercérébral, mais bien plutôt ce docteur qui jouit d'une forte autorité et de la reconnaissance sociale. C'est lui qui est froid, mesuré, raisonné, calculateur et indifférent à tout ce qui n'entre pas dans ses vues. Mon personnage réagit au contraire très instinctivement et même avec une certaine fougue (qui est étrangère à mon moi réel).

Dans la réalité, je crains de ressembler à ce docteur au cerveau hypertrophié et au cœur desséché. Et je sais bien que j'ai très tôt muselé l'enfant en moi, pour ressembler aux adultes et me conformer à leurs exigences de rationalité (perçues comme telles par l'enfant que j'étais). Alain évoquait les enfantillages dont il est sain de se débarrasser. Mais il n'est plus temps de le faire. Je les ai déclarées indésirables de mon propre chef dès ma petite enfance. Le problème, c'est que j'ai également violemment réprimé tous les autres attributs de l'enfant.

Il me semble que je suis en train de combattre toutes ses tendances établies en moi depuis fort longtemps. Je veux redonner vie à l'enfant, je veux enfourcher le cheval et galoper dans l'eau, je veux manger du coulis de tomate (cf rêve à venir). Je veux vivre.

Philippe : attention !

Attention au contresens, Auqmn,se battre en rêve n'a absolument rien de positif.

Il me semble que tu confonds la vie réelle et les rêves. Que dans la vie réelle tu aies à combattre le surmoi , oui, mais tes rêves ne sont pas le reflet exact de ce combat. Mais bon je suppose qu'il n'y a rien à faire contre les solutions de facilités que tu adoptes parce que moins dérangeantes.

Auqmn : Pas d'accord

Pourquoi se battre en rêve serait-il forcément négatif ?

Dans ce rêve, ce qui m'apparaît important, c'est que j'ai eu le courage de me battre. Il y avait de terribles tensions dans ce rêve et des images déplaisantes, mais ce n'était pas un cauchemar, justement parce que je faisais face, parce que j'allais au combat avec détermination, en dépit des risques. Au réveil, ces risques m'effrayaient encore, mais j'étais fière indiscutablement de m'être battue.

Si je m'étais attaquée au Soi et aux forces de renouveau de l'inconscient, n'aurais-je pas éprouvé un malaise vis à vis de mon attitude ?

Et quand tu associes cette fleur sur la montagne aux sentiments nouveaux, franchement, cela ne colle pas du tout. C'est une fleur aux pétales givrés, blanche et argentée, une fleur de glace, à sa place au milieu de la blancheur de la neige et des noirs rochers. Où sont la vie, la chaleur, la joie dans ce tableau (= ce qui me manque et que l'inconscient irait chercher selon toi)?

>Il me semble que tu confonds la vie réelle et les rêves.Que dans la vie réelle tu aies à combattre le surmoi , oui, mais tes rêves ne sont pas le reflet exact de ce combat.

J'ai plutôt l'impression que dans ma vie réelle je ne me bats pas du tout, et que je fonctionne comme d'habitude. Je travaille, je nage, je lis, je m'amuse dans mes mondes et je pense à mes rêves. Il ne se passe rien qui nécessite que j'aille à l'encontre de mon surmoi.

Il me semble que le combat est tout intérieur, et que seuls mes rêves peuvent m'en rendre compte.

>Mais bon je suppose qu'il n'y a rien à faire contre les solutions de facilités que tu adoptes parce que moins dérangeantes.

Certes, ton interprétation est dérangeante. Elle m'embrouille, je n'arrive pas l'admettre, je résiste. Mais ce n'est pas la preuve pour autant qu'elle est juste et que je ne veux pas voir la vérité en face.

Philippe : Peu importe

Certes l'interprétation des rêves a une certaine importance, mais elle n'est pas fondamentale. Elle ne remplace pas l'action. Il me semble que l'attitude que je te suggère d'adopter tombe sous le sens, dans ta situation. A mon avis c'est ce que veut ton inconscient et le simple bon sens.

Les rêves peuvent changer ta vie à la simple condition que tu aies une attitude constructive, autrement dit au lieu de vivre en imagination, éclate toi, fais des rencontres, sors!!! Qu'en penses-tu ?

Christian : oxigène

Coucou auQmn,

tu fais des progrès à la vitesse grand V.

Regarde la fleur que je viens de trouver dans ton texte ci-dessus :

>>> sur ces hauteurs vides où l'oxigène se raréfie.

Si tu survis à cette fôte impardonnable, inqualifiable, tu es sauvée !

Ciao

Auqmn : J'ai honte

Je m'étais pourtant relue ! :-(((

Mais je suis en train de rédiger un rapport en anglais dans lequel les termes 'oxide', 'oxidation', 'oxidize' et autres construits sur la même racine reviennent assez souvent pour que le radical 'oxi' me semble parfaitement naturel.

Voilà comment on corrompt ses réflexes orthographiques.

Je survivrai cependant à cette humiliation publique :-)))

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Commentaire de Sylvie : Ce n'est qu'un MENSONGE de plus des webmasters qui ne sont plus à ça près.. (posté le 23/12/2006 à 01h04).

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