C'était Christiane Singer à Bruxelles...
Posté par C. Mérelle le 28/11/2002 à 22h45.
Ce mercredi 20 novembre, j'ai rencontré Christiane SINGER à Bruxelles, lors de sa conférence "Bibliothèque intérieure"...
Elle a complètement rempli la salle de tout elle, toute sa vie, toutes ses émotions, qui se sont trouvées avec nous et mêlées aux nôtres. Elle le savait, elle nous avait prévenus : "Des étincelles vont s'allumer en vos coeurs, vous allez vous reconnaître en certains de mes mots". Cela s'est produit, je l'ai vécu. J'ai senti qu'elle s'adressait à moi, dans un merveilleux coeur à coeur. "C'est à moi seule qu'elle parle à présent et... je parie aussi que chacun, ici, doit ressentir la même chose que moi.".
Elle nous a raconté ses lectures et, à travers elles, ses désespoirs, ses moteurs qui la "tiennent debout", son éros, sa vie, la mort, ses peines,... Sa voix suivait continuellement ses émotions. Tantôt douce, tendre, affectueuse, emphatique, joyeuse,... Tantôt profonde, caverneuse, forte et puissante. Dans ces instants, je me demandais d'où venait le son, de tout alentour, du plafond, des caves,... ? Mais non, juste d'une Femme qui se racontait à quelques personnes.
Quand elle a abordé la mort et la peine qui vient avec elle, les larmes ont mouillé tout mon visage. J'ai voulu me cacher, arrêter ça. Pas longtemps, Christiane ne disait-elle pas alors, justement, que la peine est saine, que la peine est "normale" - et elle avançait des détails qui m'arrachaient de nouvelles larmes : "Oui, je suis triste car je ne peux plus te voir, te toucher, t'embrasser, te parler,... comme avant" - alors, tant pis, j'ai pleuré.
Juste avant, j'avais souri, ri, été émerveillée, complice et amoureuse,... Maintenant, je pleurais, et j'avais devant moi une Dame qui comprenait si bien ma tristesse qu'elle a fini par me l'ôter. Hop, le nettoyage est terminé, passons à présent à la vie, à l'éros, et même à la trahison et l'amour.
Elle a partagé avec nous tous les effets des mots et poèmes que l'on sait par coeur pour toujours.
Elle n'a énoncé aucune vérité, aucun dogme, aucune certitude, aucune règle,...
Elle m'a donné l'envie de m'ouvrir à d'autres cultures, elle a réveillé en moi la curiosité et l'émerveillement de mon enfance.
Ce n'est jamais elle, son "personnage", qu'elle mettait à l'avant-plan mais ses vibrations. Elle m'a donné l'impression d'être intimement convaincue que tous les humains se reconnaissent sur ce terrain-là : les émotions, les sentiments, les sensations... C'est là que les rencontres se produisent... ou pas.
J'ai entendu Christiane nous dire cela : " Quelle est la corde qui vibre en moi maintenant ? Je me sens blessée, trahie, pourquoi ? Avant de recevoir ce coup de poignard, qu'ai-je reçu, ressenti, apporté dans ma relation à cet autre ? Qu'était-il pour moi avant d'être le guerrier ? Et moi, quand et comment l'ai-je agressé ou ai-je été violente avec d'autres personnes ? Que vais-je faire de ce que j'ai reçu "avant", de ma blessure de maintenant, et de mon "après" ?. Elle a partagé avec son auditoire, et par l'unique voie de son coeur, toute la dynamique des projections. Mais elle n'a jamais prononcé ce mot.
Toute la soirée, elle nous a dit aussi les effets, au fond de son être, de la vie de ses "personnages intérieurs" et ses conversations avec eux, pourtant, elle n'a pas nommé l'imagination active...
Elle était "Femme", toute belle, rouge et noire, pour m'émouvoir profondément en m'invitant à la fantaisie, aux détours créatifs, quand elle nous a raconté un certain épisode de sa vie. Elle était enseignante et avait demandé à ses étudiants de lire "Le Rouge et le Noir". Un de ses élèves, "bel Africain" (et elle, encore plus belle en nous disant la beauté de ce jeune homme), un peu crâneur, lui annonce... qu'il n'a pas lu "Le Rouge et le Noir". Et elle de lui répondre (avec ses tripes, son coeur et son âme, elle nous l'a montré !) : "Mais c'est merveilleux ! Quelle chance vous avez ! Je voudrais tant avoir cette chance, moi aussi, de n'avoir pas encore lu "Le Rouge et le Noir", de pouvoir le lire pour la première fois !". L'étudiant, estomaqué :-), a... filé lire ce livre !
Elle a "relevé" le niveau de certaines questions qui lui ont été posées. Elle a fouillé, sondé, le coeur de celui ou celle qui l'interrogeait, pour en extraire la vibration non exprimée. Elle ne s'est égarée dans aucune justification, analyse pointilleuse, explication,... même lorsqu'elle y a été invitée. Non, ce n'était pas l'objet de sa présence parmi nous et peut-être, qui sait, pas son objet du tout. "Vous voulez que je vous donne une "démonstration concrète" de ma perception de l'éros ? Et vous, qu'avez-vous ressenti au fond de votre être en lisant mes propos sur l'éros ? Et... cela doit-il être dit, prononcé, ici ? Le silence... faire silence, est parfois la seule voie alors, n'est-ce pas une belle fin à cette soirée ?" (et elle a posé son index sur ses lèvres).
Voilà, en quelques mots comment j'ai vécu cette rencontre. Elle était "pareille à elle-même", elle était comme je l'avais pressentie à travers ses livres, elle était "sur scène" (devant elle en fait), comme dans le hall lors des dédicaces. J'aime beaucoup cette dame.
Qui êtes-vous?. Mérelle .net?. En Christianne
Singer j'ai reconnu une âme soeur!
J'ai l'ai connu à travers une interview dans
le programme «Nom de
Dieux. Et je l'ai aimé. Et après avoir lu tous ses
livres, je sais que nous marchons par le même
chemin spirituel, de mysticisme et lucidité.
Et je suis sûre que nous avons grandi en aimant
les mêmes écrivains, et la même musique. Et que
nous avons bu de la même source spirituelle en
cherchant un sens à la vie.
ELLE EST MON ÂME SOEUR, ET JE L'AIME
ANGE DÉCHU
Elle a trouvé les mots que je ne savais pas exprimé et surtout, surtout elle a été le révélateur de certains aspect de moi que je ne révélé pas. Je lui ai exprimé tout cela et elle m'a répondu, là où je n'attendais rien. Elle reveille ma Ferveur, masensualité, ma Féminité.je la sens Mère ,Femme, Déesse, Soeur et je lui suis reconnaissante à tout jamais.
Merci pour ce site.
Commentaire de Manès : coup de foudre (posté le 15/10/2006 à 22h33).Je viens de terminer "Les septs nuits de la reine".
C'est peu dire que je l'ai lu=je l'ai bu, avec avidité, avec délectation, avec cette tristesse profonde qui est si proche de la joie.
j'ai 65 ans. Depuis des années déjà=20,30, 40?= l'Un mefait signes: mes enfants, les enfants; ma femme, les femmes; les arbres, les nuages, les chats...
Et des écrits comme celui de Christiane Singer.
Merci d'exister, Madame Singer.
Et bonne éternité.
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