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42 - Coup de blues

Auqmn : Je suis triste.

Je suis rentrée hier soir de Fredericton. La famille de M m'a accueillie les bras ouverts et j'ai passé quelques jours très agréables. Il y avait des chats et de jeunes enfants ; je me suis promenée dans la neige et sur la glace par -20°C ; j'ai joué très sérieusement ; j'ai rencontré des gens très sympathiques et je n'ai pas vu le temps filer. C'était un peu difficile d'affronter tant d'inconnus, mais ils étaient chaleureux, et quand je ne savais pas comment me comporter, j'allais jouer avec les enfants.

[...] Aujourd'hui je suis un peu triste [...].

J'ai lu les échanges sur le forum, le nouveau et l'ancien. Ce qui finalement m'a plutôt ennuyée. J'ai l'impression que je ne rentre plus dans le jeu, que je ne comprends pas (cela avait commencé avec Adam et Eve chassés du paradis et les commentaires sur le rêve d'Alain). Est-ce parce que je n'ai pas assez vécu ? Vos mots sont trop amples pour mes idées et je n'ai rien à quoi les accrocher. [...] Que m'arrive-t-il ?

J'aspirais à me retrouver seule après 5 jours passés au milieu des autres, et à présent que j'ai renoué avec ma chère solitude je suis très agitée. Je m'active au labo sans que cela me coûte, pourtant je suis insatisfaite et énervée. Je ne sais pas ce dont j'ai envie mais de toute façon je n'ai pas de temps à y consacrer car je suis coincée au labo jusqu'à minuit. J'ai l'impression d'être hors de moi-même et déconnectée du monde. Je veux résolument distraire mon esprit mais mes mondes imaginaires n'ont plus d'attrait.

Rassure-toi, l'inconfort est mineur.

Ce malaise sans doute n'est dû qu'à l'éloignement des miens que je vis malgré moi comme une exclusion. Pourtant je n'ai pas l'impression de vouloir tellement être avec eux.

Christian

Il est possible que ton coup de blues soit lié à la distance, à un certain isolement dans lequel tu te retrouves, à l'adversité que tu rencontres au labo, c'est possible. Mais la tristesse est aussi un état d'âme qui survient sans qu'il soit besoin de conditions extérieures pour cela. Je le connais cet état d'âme, j'y ai été confronté jusqu'à la douleur parfois, jusqu'à l'angoisse aussi, et pourtant je suis plutôt du genre équilibré. Je crois pouvoir dire que c'est normal qu'à certains moments on soit triste.

Je ne sais pas très bien si mon expérience est transposable chez toi, mais ce que je fais, moi, dans ces cas-là, c'est d'abord sentir venir assez tôt la tristesse. Plus on la prend en amont, mieux on la gère. Ensuite ne pas lui laisser occuper toute la place et pour cela il est utile d'engager le dialogue avec elle, en n'hésitant pas à la personnaliser, à la nommer. Dans ces moments-là, je pratique comme Jung, j'interpelle mon anima et je lui demande ce qui se passe, qu'est-ce qui ne va pas, je lui dis que j'aimerais bien comprendre, que je suis prêt à faire ce qu'il y a à faire, etc. etc. Cela te paraît certainement idiot comme cela a paru idiot et inacceptable également à mon esprit rationnel, mais avec le temps j'ai constaté que ça marchait, et que les résultats ne se faisaient pas attendre longtemps : les tensions se dissipent !

Je viens d'avoir encore un épisode lundi dernier, il s'est bien résolu et a été l'occasion d'une imagination active. Du coup, j'ai pris la décision de pratiquer régulièrement cette technique présentée comme "l'outil par excellence, le plus puissant de la psychologie jungienne, pour atteindre la totalité - beaucoup plus efficace que la seule interprétation des rêves". "L'imagination active est un travail rigoureux, probablement la tâche la plus fatigante que nous ayons jamais rencontrée. Nous l'entreprenons en vue d'ouvrir des négociations avec tout ce qui est inconnu dans notre psyché". J'extrais ces citations de l'excellent livre de Barbara Hannah : "Rencontres avec l'âme, l'imagination active selon CG Jung" que j'ai ressorti pour l'occasion. Me voilà donc engagé, à ma manière qui est certainement un peu différente de la tienne, dans mes mondes imaginaires. Mais je suis persuadé qu'il y a des ressemblances

Si tu veux essayer de parler à ta tristesse en m'en parlant à moi, ne t'en prive pas et surtout tu n'as pas à avoir peur du ridicule avec moi, je sais ne pas prendre les choses au premier degré, ni même au second. L'idée est de se laisser aller à dire ce qui émerge et à dialoguer avec. Sans se préoccuper de censurer ce qui s'exprime là, même si le ton est emphatique, même si le sentimentalisme est dégoulinant, même si la sensualité est excessive.

C'est Uterpe me semble-t-il qu'il serait utile que tu interpelles en lui demandant pourquoi cette tristesse.

A toi de voir si ce que je te raconte trouve un écho en toi. Je ne m'en offusquerais pas si tu n'en faisais rien.

De même que je comprends que tu ne sois pas entrée dans le débat sur 'Adam et Eve chassés du paradis' ou dans les commentaires sur le rêve d'Alain 'Ecce homo', si ce qui a été écrit ne correspond à rien pour toi dans l'état actuel de ton expérience et de ta problématique. Cela n'enlève rien à ce que j'ai écrit personnellement et que je tiens pour des choses fortes, que je ressens profondément et qui ne sont pas nécessairement triviales (au sens mathématique du terme). J'ai eu peu d'écho sur ces interventions au point que je me demande si j'utilise bien mon temps en écrivant ainsi.

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Commentaire de emy : pouvez vous m'aidez svp c pour mardi au pîre mercredi (posté le 14/12/2002 à 13h43).

Je dois faire un commentaire sur Adam et Eve chassés du paradis.

Commentaire de Rémy : Genèse (posté le 16/12/2002 à 01h09).

emy, bien que ta requête ne soit pas très bien placée à côté de tels messages, je veux bien te donner une piste.

Si tu acceptes qu'Adam et Eve ont été chassé de l'Eden (qui est un jardin de richesses terrestres et célestes) à cause de leur péché (c'est à dire leur désobéissence à Dieu par leur soumission à la tentation du Mal) face à Dieu, alors tu comprendras un peu mieux ce que signifie en toi la Genèse.

En effet Dieu a mit l'arbre de la connaissance du bien et du mal pour donner des fruits qui donnent un pouvoir de jugement de ce qui est bien et mal. Mais ce pouvoir, comme Dieu l'avait ordonné, ne devait appartenir qu'à Dieu, et à ceux à qui il en donne le pouvoir afin que l'homme ne tombe pas dans le péché, la tentation du mal, qui le ferait mourrir. En effet le jugement amène la dualité entre soi et l'extérieur, entre soi et l'arbre de la vie, qui sera alors rendu inaccessible au pécheur, qui devra alors travailler pour puiser cette vie de la terre, puis mourrir, appartenant à la terre.

Ainsi de son péché et de sa mort il s'en cache de honte face à Dieu (bien que Dieu le retrouve toujours) et de la vue de sa nudité, de sa pauvreté, et de celle de l'autre, il s'en cache de honte face à l'autre.

A+

Rémy

Commentaire de Ange Déchu : Recomendation livre sur la Genèse. (posté le 9/04/2003 à 22h14).

Commentaire de Ange Déchu : Livre sur la Genèse. (posté le 9/04/2003 à 22h56).

Pour ceux qui s'entéressent aux lectures de la

Bible et surtout de la Genèse à cause du

problème de la Chute, je recommande

un auteur très important: Paul Notohmb.

Docteur en Études hébraïques et juives

de la Sorbonne. Il se passionne pour le

problème de la Chute et il a traduit

les Premier et Deuxieme Récits de la

Genèse des manuscrits originaux. Une vraie

découverte!!.

Voici un extrait de son «Introduction» a un

de ses livres: «LES RÉCITS BIBLIQUES DE

LA CRÉATION»

«...Je ne parle pas seulement des traductions,

qui s'inspirent tuoutes de la première, celle

de la Septante grecque au troisième siècle

avant notre ère, relayée à quelques détails

près par la Vulgate latine au troisième siècle

de notre ère. J'incrimine aussi les bibles

hébraïques imprimées, du commerce et des

bibliothèques, et qui sont toutes pourvues

d'une vocalisation arbitraire, héritée de(sic)

savants juifs du Moyen Age chrétien,

appelés Massorètes. Je dis arbitraire parce

qu'il en est d'autres possibles et qu'en

fixant la leur entre les lignes du texte lui

même, uniquement composé de consonnes,

elles en favorisent la lecture unilatérale

et bigote de la trditio religieuse...»

Je peux dire que je suis en train de lire

de nuveau la bilbie à travers les traductions

de cet auteur.

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