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8 - Pourquoi j'ai eu peur que mes parents m'abandonnent

Auqmn

Lorsque ma mère a repris son travail après ma naissance, elle me confiait le matin à une dame qui devait s'occuper de moi jusqu'à ce qu'elle vienne me chercher vers midi (pendant toute mon enfance, ma mère n'a eu cours que le matin et a consacré ses après-midi à moi et à mon frère - de 2 ans plus jeune). Mon père faisait son service militaire et ne rentrait que certains week-ends.

Malheureusement, cette personne s'acquittait très mal de sa tâche, et quoique je n'en aie aucun souvenir, tout indique que cette expérience a été traumatisante pour moi. Ma mère n'a appris que 6 mois plus tard par l'intermédiaire d'un parent d'élève - heureuse de lui signaler que je finissais par m'habituer et qu'à présent je ne pleurais plus sans cesse - que cette femme me déposait régulièrement à la crèche. De plus elle se plaignait de moi et disait que j'étais un bébé difficile, alors qu'à la maison je ne pleurais presque jamais et mes parents me trouvaient remarquablement éveillée.

A partir de l'âge de 3 mois, je refusais de m'endormir tant j'avais peur de me réveiller chez cette femme, terrifiée à l'idée que ma mère m'avait abandonnée. (Et comme je m'endormais très tard j'étais endormie quand elle me laissait chez cette femme). Maman m'expliquait pourtant la situation et me répétait qu'elle viendrait me chercher.

Dès lors, je ne supportai plus d'être séparée de mes parents. A l'âge de 18 ans j'ai eu une crise de panique parce que mes parents m'avaient laissée à la garde de ma grand-mère (que je connaissais très bien, que j'aimais et chez qui nous passions les vacances) et n'étaient pas encore de retour à mon réveil de ma sieste (inutile de préciser que cela ne se reproduisit plus). Plus tard, vers 3 ou 4 ans, ils furent contraints de me confier à mon oncle et ma tante pendant un après-midi et je pleurais sans cesse en dépit de leurs efforts (je les aimais pourtant beaucoup et était parfaitement à l'aise avec eux car ils passaient souvent les vacances avec nous). Même à l'âge de 8 ans, je fus mal à l'aise lorsqu'ils s'occupèrent de mon frère et moi pendant une journée. Il va sans dire que je ne supportais pas de quitter mes parents pour une nuit et m'étonnais que mes cousines viennent régulièrement passer une semaine dans ma famille, loin de la leur. Être séparée de mes parents me causait un horrible sentiment d'insécurité et d'angoisse.

Évidemment j'étais parfaitement consciente que mes parents m'aimaient et ne m'abandonneraient jamais, quoi que je fasse, mais cette peur était profondément ancrée en moi. (Mes parents ont définitivement renoncé à me lire des contes après ma réaction aux premières lignes du Petit Poucet - cette histoire est atroce). Il ne fallait pas qu'ils aient le moindre motif de se plaindre de moi, il ne fallait pas qu'ils aient le moindre prétexte pour m'abandonner, il fallait qu'ils soient toujours satisfaits et fiers de moi. Bref, il fallait que je sois irréprochable. Il ne s'agissait pas seulement d'être obéissante (je n'aime pas du tout recevoir des ordres), il me fallait prévenir leurs demandes et faire de ma propre initiative tout ce qu'ils pouvaient attendre de moi. Je me suis ainsi imposé une discipline très stricte (mes parents n'y sont pour rien, ils étaient surpris que je sois si policée et si sage). Pour ne prendre aucun risque et convaincre mes parents de me garder, il fallait que je sois meilleure que tous les autres enfants, et pas seulement dans le domaine scolaire (cela c'était facile). Or j'avais un rival en la personne du fils aîné de la meilleure amie de ma mère (une famille que nous fréquentions une fois par semaine au moins). Nous jouions ensemble chaque semaine et nous nous entendions bien, mais souvent je lui en ai voulu, en fait à chaque fois que ses parents faisaient remarquer combien il était raisonnable, car une telle remarque constituait une menace pour moi. Je l'ai sincèrement détesté le jour où il a tondu la pelouse pour aider son père débordé de travail, parce que j'allais devoir faire la même chose, pour prouver à mes parents que j'étais autant, sinon plus, raisonnable et serviable que lui (il avait alors 10 ans et moi 8).

Il était hors de question que je me mette en colère, que je me montre agressive. Si je tenais à quelque chose, si je ne voulais pas céder, je devais argumenter et me justifier. Je n'allais pas trépigner en disant je veux! . J'avais un souverain mépris pour les enfants qui faisaient des caprices, et je les tenais pour des nuisances majeures.

Les adultes autour de moi me félicitaient pour mon comportement d'enfant modèle et c'était agréable de recevoir ces louanges, mais je les considérais comme normales et sans importance. J'ai développé un fâcheux sentiment de supériorité envers les autres enfants, qui n'avaient pas de résultats scolaires parfaits, qui commettaient sciemment des sottises, qui étaient irréfléchis, irrationnels et déraisonnables, qui devaient être rappelés à l'ordre régulièrement par les adultes, bref qui se contentaient d'être des enfants. Mais je n'exprimais jamais ce sentiment et j'étais une camarade de jeux gentille, généreuse et d'humeur égale, car je savais que c'était que les adultes (et donc mes parents) attendaient des enfants. Cependant je n'y parvenais pas avec les enfants inconnus, car ils me faisaient trop peur, et je sentais que c'était une grave faiblesse de ne pas pouvoir tenir mon rôle.

Cette discipline paraît très dure, mais ce n'était pas si difficile de l'appliquer et j'y réussissais bien. Trop bien sans doute, car si mes parents avaient quelque motif de me gronder, j'étais horriblement mortifiée et j'ai toujours tendance à réagir de façon exagérée à mes erreurs. Heureusement qu'ils n'ont pas été directifs et ne m'ont poussée vers aucune activité si je n'en manifestais pas le désir, car j'aurais vraisemblablement suivi leur suggestion, quel que soit le prix à payer intérieurement. L'avantage d'avoir été si mûre pour mon âge , si respectueuse des règles, si raisonnable, c'est qu'ils m'ont fait confiance très tôt et m'ont laissé une grande liberté et autonomie.

Mais à la réflexion, cela m'aurait fait du bien d'être un peu plus turbulente, d'enfreindre les règles et de piquer une colère de temps à autre.

Auqmn : Quatrième rêve

Mon rêve de cette nuit semble se rapporter à ma relation à mes parents, aussi le rapporté-je ici.

Je suis un adulte (homme ou femme) , venu(e) dans un village (celui de ma grand-mère) pour prendre en charge une fillette d'une dizaine d'années qu'un juge (femme âgée) retire à ses parents (la fillette a envie de les quitter). La guerre éclate au moment où elle me confie l'enfant et a juste le temps de me signer un document légal avant l'évacuation du village. Je songe que par temps de guerre la fillette a vraiment besoin de mon aide pour s'en sortir, mais je la vois s'en aller toute seule, alors que les habitants du village et moi-même nous cachons des soldats. Ceux-ci la repèrent et l'interpellent, elle prend la fuite et s'échappe sans encombre.

Par la suite je suis uniquement spectatrice d'un film qui relate la vie de la fillette. Je la vois plusieurs fois échapper à des soldats ou à des policiers, mais sans me faire aucun souci pour elle. Elle grandit et vit toujours indépendante et seule, dans une sorte de clandestinité (C'est toujours la guerre). Je la vois s'entretenir (elle a 15 ans) avec deux jeunes hommes qui vivent de la même manière qu'elle, et ils organisent ensemble quelque chose.

Puis je m'intéresse aux raisons qui l'ont poussée à quitter ses parents. Il y a une sorte de flash-back. Elle est soudain plus jeune et dit qu'elle veut être libre et indépendante, qu'elle ne veut pas être un pantin . Le pantin fait allusion à son frère aîné, exemple qu'elle veut à tout prix éviter. J'ai alors sous les yeux le dossier médical de son frère et je constate qu'un médecin lui a administré quand il était très jeune de fortes doses d'un médicament dont il n'avait pas besoin et qui a un goût abominable. J'ai soudain l'image du médecin occupé à badigeonner au pinceau avec ce liquide l'oreiller du garçon qui dort (il a 2 ans). Il se réveille à cause de l'odeur. Il comprend aussitôt qu'il va devoir avaler ce breuvage détestable, serre les lèvres et ramène la couverture sur sa bouche. C'est dérisoire car je sais que le médecin va l'obliger à boire ce médicament et j'ai pitié de lui. Ce remède est censé aider sa croissance mais il grandit peu les années suivantes. Finalement je vois qu'à 20 ans, le même médecin le traite avec des drogues très puissantes parce qu'il a un tempérament très violent. J'apprends alors le nom de ce garçon, Bedet (?). Une voix commente la naissance d'un deuxième garçon dans la famille, (Celet, je crois), qui est le véritable Belet . Puis vient la fillette. J'ignore son nom mais j'apprends qu'elle est née en 1965 (10 ans avant moi).

Retour à l'adolescente. Elle rencontre ses parents qui veulent la ramener (j'ignore où) dans leur voiture (qui devient un camion de fleurs vides). Elle n'en a pas envie et voit alors passer un autre camion avec plein de femmes assises sur une plate-forme à l'arrière. dont la plupart ont des plantes et des fleurs avec elles. Parmi elles se trouve un homme travesti que la fille connaît depuis longtemps et qui est son ami. Elle le rejoint alors, et je remarque qu'elle porte des fleurs elle aussi. Ses parents sont mécontents, et elle sourit alors qu'elle s'éloigne d'eux.

Je serais ravie que tu m'éclaires sur ce rêve. L'épisode du jeune garçon forcé à avaler ce médicament m'a frappée (cela ne fait pas allusion à quelque chose que j'ai vécu au sens littéral).

Merci pour toutes tes remarques et ta gentillesse.

Auqmn : correction

C'est à l'âge de 18 MOIS que j'ai paniqué en l'absence de mes parents chez ma grand-mère, pas 18 ans ! (J'ai quelques problèmes à régler avec moi-même et les autres, mais pas à ce point-là!)

Christian : Question idiote en passant

Ben ma fille, tu nous en as remis une sacrée couche ! Je ne vais pas y suffire... Mais j'aime!

S'est-il passé quelque chose de particulier durant ta dix-huitième année ? (Réponse en 100 mots autorisée).

Pour l'instant, je vais au lit. A bientôt.

Auqmn : Ce qu'il m'est advenu pendant ma dix-huitième année

J'étais en prépa, math sup puis math spé (j'ai bien aimé cette période en dépit du travail et du stress des concours) ; je faisais partie d'un groupe d'étudiants très solidaires et actifs (mémorables coups d'éclat) ; je suis tombée amoureuse pour la première fois :))))) ; une tante éloignée est morte (que je n'aimais guère) ; j'ai commencé à noter mes rêves ; j'ai lu la Recherche du temps perdu en trois semaines ; j'ai découvert les œuvres de Giono que je préfère (L'Iris de Suze, les Ames fortes, les Grands Chemins, Le Moulin de Pologne).

100 mots, mon père . :))))

Christian : Continue, tu m'intéresses

100 mots, c'est bien, j'ai recompté ! Tu as respecté strictement l'autorisation qui n'était en fait qu'un souhait puisque les autres longueurs n'étaient pas interdites :-)))

Sauf avis contraire de ta part, je ne retiendrais de ta dix-huitième année que le fait que tu es ''tombée'' amoureuse et ton intérêt pour les rêves. Peux-tu me parler des deux (si ça ne te gêne pas) ? Ta ''chute'' amoureuse n'a-t-elle pas été trop douloureuse :-))) et ensuite comment es-tu venue à t'intéresser à tes rêves et ce que tu en as fait. Tu as compris que mon questionnement était motivé par mon souhait de t'aider à identifier le noyé et l'assassin. Plus que les faits, ce sont les vécus intérieurs de ces expériences qui nous feront avancer.

As-tu eu le temps depuis dimanche de te documenter sur la typologie jungienne et sur sa description des 4 fonctions que Jung appelle : pensée, sentiment, intuition, sensation (je me répète : fais gaffe au sens de ces mots) ? Je pense qu'il y a là une clé intéressante (et puis ce sera bon pour ta culture :-))). Je m'étonne que tu ne m'aies pas encore répondu au dernier § de ''Le plus méchant n'est pas celui qu'on croit''. D'habitude, tu es plus rapide ! :-)))

Dans l'attente, je vais me plonger dans ton 4° rêve.

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Commentaire de Adiana : tRWzWYnzjqvCjhSp (posté le 15/12/2011 à 10h25).

Good points all aruond. Truly appreciated.

Commentaire de Piyawat : hIdoVXrpHZbndiDEOc (posté le 20/10/2015 à 21h07).

maniatis, ( ) je ne suis qu’une conne pour vous , tant mieux( ) je ne me permettrai pas de vous codrernite pour rester dans le sujet (une fois n est pas coutume) un restaurant sur la corniche a marseille cet ete, avait decide d economiser sur la traduction de son menu en anglais et opte pour Babel Fish resultats des courses: les lardons deviennent des plugs , qui en anglais sont des prises electriques un de ces 4, je vous dirai d ou vient le terme Babel Fish, pour l instant je savoure les victoires de la france et de l angleterre ciao baby

Commentaire de Alyssa : WVEXvfzWkLUFsxOmi (posté le 23/10/2015 à 19h15).

Allez Benoit, je te souhaite since8rement un mlelieur mardi ! Bon ben comme e7a on sait enfin pour qui Martin vote. Mon vote pour la planche 28 n a pas e9te9 pris en compte, c est vraiment la fin de la de9mocratie je crois. http://wyyexgvljk.com [url=http://mvkzgrwx.com]mvkzgrwx[/url] [link=http://fbfcfdjmsdk.com]fbfcfdjmsdk[/link]

Commentaire de Jose : UpeXPbhLQNPAAlpkloI (posté le 25/10/2015 à 17h18).

Bonjour madame, bounojr monsieur !Un grand merci pour vos vide9os qui me remotivent pour l'anne9e prochaine apre8s qq semaines of9 j'e9tais partie pour les remettre e0 l'e9cole J'ai besoin d'aide et de conseils !!! Nous avons neuf enfants (14 ans e0 10 mois), je fais l'e9cole e0 la maison depuis 4 ans, apre8s un essai dans une petite e9cole hors contrat, qui nous avait pas convaincu et qui a ferme9 par la suite. J'aurai 4 niveaux l'anne9e prochaine CM2, CE2, CP GS. je prends les cours Kerlann qui sont remarquables; Tous ces niveaux ne me rassurent pas mais je vais encore essayer heureusement je n'ai pas la 6e8me cette anne9e mais surtout nous n'avons pas de petite merveille qui risque de pointer son nez dans l'anne9e !! ce n'est pas pre9vu !! Ce qui n'est pas facile pour moi c'est que je souhaite me consacrer en plus de faire classe, e0 mon Atelier of9 je dessine (illustration, images religieuses) pour garder un bon e9quilibre !!!!! je voudrais avoir une ide9e des horaires de cours conseille9s, que faire pour aider les enfants e0 mieux se concentrer comment organiser une journe9e sans y passer tout notre temps nous sommes ge2te9s car nous avons un espace reserve9 pour faire classe comment travailler sa patience comment e9viter des agassements re9pe9te9s bref, croyez vous qu'une maman puisse concilier e9cole et petite autoentreprise chez soi (atelier dans la maison) avez vous des secrets d'organisation !!! ? j'aurai plein de choses encore e0 partager ! en tous les cas je suis convaincue qu'il faut continuer maintenant entre famille, nous devons nous soutenir nous serrer les coudes !!! merci Bien e0 vous ,Florence-Anne http://yigmbxd.com [url=http://yuprol.com]yuprol[/url] [link=http://aatstxjtswv.com]aatstxjtswv[/link]

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