L'Aventure Intérieure à Verviers le 1er juin

Posté par C. Mérelle le 28/06/2001 à 00h51.

Le vendredi 1er juin, le groupe « Aventure Intérieure » de Verviers s’est rencontré pour la troisième fois.

Pour cette soirée, nous avons dû changer de local, nous étions trop nombreux pour nous rencontrer dans l’intimité de mon appartement. C’est dans une salle de réunion, autour d’une très grande table, que nous avons abordé les fonctions et types psychologiques selon Jung. Six nouveaux aventuriers avaient rejoint le groupe de départ.

À l’occasion de cette soirée, nous avons découvert que les sujets discutés ensemble ne sont pas les seuls à jouer un rôle important dans l’expérience de chaque participant. Des liens se sont créés entre nous, qui osons livrer aux autres une part de notre intimité grâce à la confiance acquise au fil des rencontres. Depuis notre première étape, nous avons choisi de vivre ensemble cette aventure en veillant à accueillir l’autre intégralement, sans jugement et en respectant ses expériences et son temps de parole.

Le 1er juin, cette si grande table a installé une certaine distance physique entre nous. Et le « on » a souvent remplacé le « je », « on » se trouvait tout d’un coup si loin l’un de l’autre et avec tant de nouveaux venus que nous ne connaissions pas.

« Les anciens » savaient comment ils se reçoivent et s’accueillent mutuellement, combien ils se respectent dans leurs enthousiasmes, leurs peurs, leurs déceptions, leurs hésitations et certitudes de l’instant.

« Les nouveaux » se présentaient avec les mêmes intentions d’accueil et de partage. Simplement, il faut bien un peu de temps pour offrir sa confiance à autrui et ce soir-là, chacun en avait justement un peu moins pour s’exprimer.

Cette soirée nous a appris que la dynamique du groupe est un élément majeur de notre expérience intérieure. Nous osons nous livrer aux autres, nous aimons les écouter, grâce aux relations qui ont pris naissance entre chacun. Les sujets abordés ensemble sont intimement liés à ce réseau de relations, à la confiance que chacun trouve et met dans le groupe.

Ensemble, nous avons choisi de créer un deuxième groupe. Heureusement car, depuis notre dernière soirée, plusieurs personnes ont souhaité nous rejoindre. Dorénavant, dix aventuriers se rencontreront un vendredi soir par mois, dix autres un samedi après-midi.

Le 1er juin, nous étions donc réunis pour partager notre expérience des fonctions psychologiques. À travers les « on » qui ont ponctué les conversations, il était aisé de découvrir les « je » qui se racontaient.

Plusieurs participants avaient réalisé le test du site Mérelle, certains, le MBTI. Il y a eu des surprises à propos des résultats, des étonnements et demandes d’éclaircissements.

Par une petite suite de questions-réponses, nous avons vu comment compléter les résultats des tests pour mieux approcher notre manière d’utiliser les fonctions. Quelques situations d’urgence ou de crise ont été ainsi évoquées – et même vécues quand nos bougies ont enflammé quelques papiers sur la table :-) – pour faire émerger les réactions spontanées de chacun et les comparer entre elles. Lorsqu’on doit réagir vite, sans réfléchir, la fonction principale s’impose spontanément. Le type pensée qui rate son train qui devait le conduire à un rendez-vous très important ne réagit pas de la même façon que le type sentiment. L’un se mettant à calculer immédiatement un nouvel itinéraire, une solution de remplacement, là où l’autre va peut-être d’abord encaisser les conséquences de cet incident et réévaluer sa motivation à se rendre à ce rendez-vous,…

De même que le type intuition qui assiste à un accident apportera immédiatement secours aux victimes, portera les gestes adéquats pour éviter de nouvelles catastrophes, s’étonnant plus tard d’avoir agi comme mû par une énergie et des « connaissances » qu’il ignorait posséder. Un autre, utilisant préférentiellement sa fonction sensation, témoin aux premières loges du même accident, s’occupera préférentiellement d’une victime, pas obligatoirement celle qui nécessite les soins les plus urgents.

Ce ne sont que des exemples, nous avons eu l’occasion, au cours de nos échanges, de constater que « le type franc » est plutôt rare. Selon les circonstances, selon notre évolution personnelle et nos rencontres, nous nouvons apprendre à jongler avec les différentes fonctions psychologiques.

Plusieurs participants ont évoqué leur impression d’utiliser des fonctions différentes selon la situation, l’environnement : le travail, la famille, les relations avec les amis intimes, les vacances, les situations stressantes,… et de se sentir également plus ou moins introvertis selon l’instant mais aussi selon de grandes périodes de leur vie.

Une participante nous a expliqué comment elle prépare ses cours en récoltant « au feeling » une foule d’informations qu’elle entasse, pour ensuite, quand elle sent le moment venu, filtrer, trier, classer, organiser, ses notes pour construire un exposé très logique. Elle exprime qu’à un certain moment de sa préparation, on pourrait dire que sa leçon prend un tour très « intuitif » alors qu’en fin de course, son exposé est devenu très « pensé », elle a utilisé l’analyse, son savoir et la logique pour organiser tous ses petits bouts d’idées. Il lui semble que lorsqu’elle se présente à ses élèves, elle apparaît sous un angle « pensée », elle argumente son point de vue de manière très logique et analytique alors qu’elle est parvenue à ce raisonnement par une accumulation d’informations qu’elle a glanées de façon intuitive : « Je retiens telle info sans savoir pourquoi, comme ça ».

À partir de cet exemple, nous avons échangé bien d’autres expériences, le but premier n’étant pas de mettre ensemble une « étiquette-type psychologique » sur l’autre ou soi-même, mais de sentir l’intérêt pour chacun de se pencher sur sa façon d’interagir avec le monde et les autres.

J'aime venir raconter ici nos soirées. Pour rédiger ces petits comptes rendus, je me replonge dans nos échanges et j'essaie de partager avec vous nos ambiances, tout en essayant de laisser au groupe ce qui lui appartient. Pas question de déballer ici l'intégralité de nos conversations ni tout ce qui prend naissance à la suite de nos rencontres.

Lorsque j'ai proposé cette aventure à quelques personnes, je voulais créer des liens entre le site Mérelle et "des amis de chair". Ces liens s'installent, les échanges se font de plus en plus nombreux entre les créateurs du site (vous tous qui visitez Mérelle et y apportez vos témoignages sur le forum) et les pèlerins de Verviers.

Qui sait, un jour, un de vous anoncera-t-il peut-être sur Mérelle qu'il a entrepris une Aventure Intérieure dans son quartier?

Ce vendredi 29 juin, nous partons à la rencontre de l’Ombre. Depuis près d’un mois, chacun s’y prépare et certains ont reçu sa visite en rêve :-).