34 - Ombre et Animus
Auqmn : Pillards
Voici le récit de mon dernier rêve.
Je ne sais pas quoi penser des attaques répétées d'une bande de pillards. Il est encore question d'une mutilation, et ce qui me dérange le plus, c'est que je cause la noyade d'un enfant sans aucun scrupule.
Si vous avez des idées... :-)))
Je suis un jeune homme. J'habite dans la forêt, sur les flancs d'une montagne, avec une vingtaine de personnes (dont plusieurs enfants). Je ne crois pas que nous soyons tous liés par des liens de parenté, mais nous formons une petite communauté très soudée.
Tout cela se passe à la fin du XIXème siècle.
J'ai été convoqué par le juge d'une petite ville proche. Je suis mal à l'aise car il y a quelques années j'ai été témoin d'un meurtre (et peut-être même l'ai-je causé indirectement), ce dont je n'ai jamais parlé à personne. C'est à ce sujet que le magistrat veut m'interroger. J'ai été mêlé à cette histoire à cause d'un rêve que j'avais fait et que j'avais raconté à la future victime. Mon rêve lui avait paru extrêmement important et cet homme avait envoyé un message au juge, juste avant d'être assassiné.
Le juge fait allusion au rêve, et je suis très surpris qu'il soit au courant (car j'ignorais qu'il avait reçu le message). En fait, il ne sait pas du tout de quoi il s'agit, mais je crois qu'il connaît toute l'affaire et je me mets à parler (ce que je me reproche par la suite en pensant que j'aurais dû continuer à me taire, pourquoi avouer maintenant après plusieurs années de silence?).
Le magistrat ne retient aucune charge contre moi et me renvoie. Mon père qui m'avait accompagné est furieux contre moi (mais je ne sais pas si c'est parce que j'ai parlé ou en raison de mon comportement lors du meurtre). Depuis le début de l'entrevue avec le juge, il porte un grand râteau, et sous le coup de la colère il me frappe violemment à l'épaule avec les dents de l'outil. Je n'ai aucun mal et ce geste semble avoir évacué sa colère.
Nous traversons une route et coupons à travers champ pour descendre dans la vallée où nous habitons. C'est une belle journée d'été, la végétation est luxuriante, la nature autour de nous est superbe. Nous sommes quatre désormais à rentrer chez nous.
Soudain nous apercevons de la fumée et nous nous mettons à courir car nous redoutons un incendie. Nous craignons en particulier pour la hêtraie. Ce serait une grave perte pour nous car nous vivons de l'exploitation de la forêt. En descendant la pente, je vois des bûches soigneusement empilées par nos soins et j'espère que le feu ne les atteindra pas.
Nous arrivons dans la clairière où nous habitons et nous découvrons, stupéfaits, que le feu a été allumé volontairement. Il y a des intrus chez nous, et ils sont en train d'enfumer notre bétail et de vider nos réserves d'eau (le pays est sec, l'eau est une ressource essentielle). Les femmes de notre communauté sont à l'écart, tenant les enfants tout contre elles, et contemplent le désastre, impuissantes (elles portent toutes de longues robes grises).
J'ai une hache dans la main et je m'apprête à en faire usage de façon très agressive contre le chef des étrangers (un grand jeune homme), lorsque nous apprenons qu'il détient un moyen de pression contre nous. On ne peut pas simplement se ruer sur lui et sa bande et les mettre en pièces (c'est pourtant très tentant).
Je m'avance dans la clairière et dépasse le jeune homme. Je vais jusqu'au bord de l'étang formé par l'eau répandue. Un mouton se débat dans l'eau de l'autre côté. Je suis anéanti, j'ai envie de pleurer et même de mourir. Ils ont tout pillé, tout saccagé. La survie de notre communauté est menacée. Ils ont rompu l'équilibre que nous maintenions avec la nature (car nous l'exploitions toujours avec respect, et en vertu d'un accord tacite, elle nous permettait de vivre en son sein, de mener une existence paisible, simple et heureuse). Ces étrangers ne sont pas comme nous, ils ne savent que prendre et détruire et répandre la ruine autour d'eux.
Le jeune homme demande au chef de notre groupe de lui indiquer la dernière réserve d'eau, car il veut la vider aussi mais il ne peut l'atteindre. Or, privé de cette ultime ressource, nous n'avons plus aucune chance de survivre dans la forêt. Tout mon être se révolte à l'idée de lui céder, mais voilà qu'il menace de se couper le pied droit si nous n'obéissons pas. Et je suis sûr qu'il va le faire. J'ai envie de vomir.
Il a beau être un pillard et notre ennemi, je sais que nous ne pouvons pas le laisser se mutiler de la sorte. Je sais que nous allons céder et je suis désespéré. Je suis content cependant de n'avoir pas à prendre la décision. Le jeune homme tend son pied à un membre de son clan armé d'un couteau et un garçon lui apporte un mouchoir blanc qu'il place entre ses dents pour ne pas crier.
Je détourne les yeux quand l'homme se met à l'uvre. Quelques secondes plus tard, notre chef cède. Je vois l'eau bouillonner au centre de l'étang. Nous avons perdu notre dernière réserve.
Je reviens vers les miens et je croise le jeune homme qui boitille. Il a du sang sur le pied droit. Je me demande s'il est fou et il me fait pitié. Il me tourne le dos. Je pose une main sur son épaule (geste très doux de ma part ?!?!). Il me fait face et je lui demande pourquoi il a fait ça. Pour toute réponse il se penche vers moi et m'embrasse. Je me dérobe, irrité, et rejoins les miens.
Le groupe des pillards est aussi nombreux que le nôtre. Il y a parmi eux plusieurs femmes, habillées en rouge, qui rient fort en commentant ce qui vient de se passer. Je les déteste. Ce sont des 'femmes de la ville' alors que nous sommes des gens de la forêt.
Peu après, les étrangers s'apprêtent à partir. Nous nous activons autour d'un muret en pierre, très bas, qui forme un carré. En fait ce sont les fondations de la maison principale, qui n'ont pas été détruites. Nous érigeons des murs rudimentaires avec des fagots de bois. Les pillards se moquent de notre volonté de rebâtir sur les ruines. Nous poursuivons notre besogne, la rage au cur. Le muret carré délimite une toute petite maison, mais c'est celle qui devait être reconstruite en premier, car c'est le cur de notre communauté. Ensuite nous construirons les autres bâtiments.
Nous sommes seuls à présent et nous travaillons d'arrache pied. Avec ma hache, je fais des entailles dans un tronc en déclarant à chaque fois : 'Et là je mettrais le cadavre d'Untel' (un des pillards). Quelqu'un ajoute qu'on pourra également porter des cadavres dans la vieille mine, mais notre chef fait remarquer qu'il y a des gens qui y viennent parfois. Je réponds que nous ferons de grands bûchers et que nous brûlerons les cadavres.
A présent, nous sommes à l'époque actuelle. Je suis moi telle qu'en réalité. Je fais toujours partie de cette communauté rurale et nous nous battons régulièrement contre le même groupe de pillards. Nous habitons un grand et vieux domaine enclos par un mur carré. Il y a une grande bâtisse carrée au centre, entourée par des 'douves', et les terres que nous cultivons au-delà.
Encore une fois, nous subissons l'assaut des pillards. Il semble que nous soyons condamnés à l'impuissance dès qu'ils ont pris pied sur notre domaine. Nous les regardons aller et venir, pleins de fureur contenue. Nous voudrions bien nous défendre, mais une règle nous en empêche.
Il y a parmi les pillards un garçon d'une dizaine d'années particulièrement acharné à tout saccager. Je l'abhorre. Il utilise une longue corde rouge et s'éloigne de la maison en tirant dessus. Subrepticement j'empoigne la corde pour ajouter encore de la tension, et brusquement je lâche. Déséquilibré le garçon tombe à la renverse et bascule dans les douves. Je sais qu'il va se noyer. J'en suis ravie.
Finalement les pillards s'en vont, sans remarquer l'absence du garçon. Nous prenons nos armes et nous lançons à leur poursuite (à présent nous avons le droit de nous en prendre à eux). Ils n'ont pas fait trop de dégâts, cette fois. Un petit garçon, Aurélien, me dit qu'il veut participer au combat. Il est très résolu. Je crains d'abord qu'il ne soit blessé, puis je lui donne mon accord quand je réalise combien c'est important pour lui. Il part chercher son équipement de plongée sous-marine. Le chef de notre groupe arrive. Je lui explique que j'ai autorisé Aurélien à venir. Il proteste puis se range à mon opinion. Je lui dis qu'il faudra prendre garde à ce qu'Aurélien ne voie pas le garçon noyé dans les douves.
Avec notre chef et une jeune femme habillée de couleur rouille, nous allons repêcher le cadavre. Comme je suis pieds-nus, je les laisse s'approcher de l'eau dans les hautes herbes. La jeune femme tombe à l'eau en essayant d'attraper le corps. Je l'aide à remonter sur la berge. Le cadavre est hissé hors de l'eau. Le garçon porte une veste doublée de laine de mouton. Sa peau est blanche et gonflée. Il a les poings fermés et les muscles rigides. Je pense que l'enfant qui joue ce rôle doit avoir très froid.
Auqmn : Don't worry, be happy
Je me sens pleine d'énergie, c'est inouï. Pourtant les problèmes ne me manquent pas.
J'ai bien aimé encore mon rêve de cette nuit. Il est des rêves que je vis plus intensément que d'autres, et je me suis complètement investie dans celui-là. Même si sur le coup je n'ai pas apprécié, j'ai plaisir à me souvenir du baiser du jeune homme. Et puis j'ai l'impression de m'être battue "pour la bonne cause", surtout dans la deuxième partie du rêve. Nous étions mieux organisés, notre groupe était beaucoup moins vulnérable, notre vie était moins précaire. Nous vivions également moins en autarcie que dans la forêt sur la montagne du début. Nous cultivions la terre au lieu de couper du bois et d'élever du bétail. Il y avait un verger et des fruits, des cultures en terrasse. Chaque membre du groupe était fort, confiant et résolu, à l'instar du jeune Aurélien. Pas question de désespérer ici. D'ailleurs la venue des pillards n'était plus une question de vie ou de mort, mais une simple nuisance. Ils nous mettent bien sûr toujours en colère, ces parasites rapaces et destructeurs, et chaque intrusion est fort déplaisante, mais le contrôle de la situation ne nous échappe plus complètement. Nous ne risquons plus de manquer d'eau, ce qui est un très grand progrès. Le nouveau domaine est ordonné, vaste, solidement établi, avec de grands espaces dégagés, harmonieux dans ses proportions et sa disposition interne.
Alain : La reconstruction
Je suis tenté de voir dans les deux parties du rêve, toi avant et toi après. Avant : Tu es un homme et tu agis en homme. Après : Tu es toi et tu retrouves ta personnalité authentique, tel que tu es. Comme on pouvait sy attendre, tout sécroule autour de toi, tu te transformes et tu as à rebâtir sur de nouvelles bases. La cause de ces changements en toi semble venir du fait que tu aies confié tes rêves et cela est ressenti comme une faute. Avant de regarder tes rêves tu étais quand même bien, et tout ce remue ménage est assez dérangeant. Pourtant, il ny a pas de blâme (aucune charge contre toi).
Vous arrivez et vous voyez que tout est en train de se faire détruire. Une loi semble vous obliger de ne pas réagir et vous subissez tout cela, impuissant. Je pense que ce pourrait être le fait que tu aies appris à ne pas exprimer ta colère, à ne jamais te révolter et à accepter sans rechigner les aléas de la vie. Est-ce que cest ça ?
Limage qui semble taffliger le plus est celle du mouton noyé. Il pourrait être lAgneau sacrifié (pour le salut du monde), linnocent. Il pourrait aussi être le mouton dans le sens de faire comme tout le monde et de suivre le troupeau. Dans les deux sens je pense, quil est assez bon quil meure. Cela est triste, car il ne fait rien de mal, mais ce quil peut représenter a fait son temps (la victime innocente qui se plie aux conventions, qui suit le train train de la vie sans jamais déranger personne).
Vient ensuite le dilemme où le chef accepte de faire détruire la dernière source deau pour empêcher que lennemi ne se mutile. Je me demande si son idée nest pas de faire tout ce quils veulent pourvu quils partent, car cest effectivement ce qui va se passer. Pourtant, il est toujours bon de se faire un allié de lennemi en nous. Jung rajoute même quil faut le soigner, car il est blessé (et laimer). Ta compassion pour lui montre que tu es prête à faire un pas dans ce sens, cest très positif. Il te répond dun baiser. Ce peut être très frustrant, surtout que dans cette partie du rêve tu es un homme. Peut-être veut-il souligner par ce geste que tu as une bonne part de féminité. Cest comme si tu nacceptais pas tellement cette " option ", avant, dêtre une femme. On rit beaucoup autour de toi, mais cest un rire complice. Même si cela tembarrasse, il semble quil y ait quelque chose là.
Bon ! Tu arrives maintenant à aujourdhui et tu te retrouves tel que tu es. La reconstruction se poursuit, mais cette fois lordre den haut a changé. Tu peux exprimer ta vrai nature telle que tu es avec tes colères et tes rages que tu peux maintenant exprimer. Ce changement des règles arrive aussitôt que tu as tué le jeune garçon. Que représente-t-il ? Je dirais une part de masculin sombre et rebelle. En le tuant tu te libères de cette part masculine négative. Il sera maintenant remplacé par Aurélien, un garçon résolu et prêt pour la reconstruction (opposé à lautre, destructeur). Aussi, Aurélien a un équipement de plongée sous-marine. Il est bien équipé pour aller dans les profondeurs de linconscient.
Une dernière chose : Le garçon tué a une peau de mouton. Cest maintenant toi, consciemment, qui tes débarrassé du mouton qui plie à tout ce quon dit et aux conventions. En te débarrassant du mouton, tu reprends ton élan et tu es prête à faire face à ladversaire. Une confrontation avec des images de linconscient est maintenant possible pour une nouvelle restructuration en profondeur.
Auqmn : Re: reconstruction
Bonjour Alain, et merci pour ton analyse, qui me plaît bien :-)))
(Je n'ai pas répondu à ton message 'l'axe du monde' car je suis encore très perplexe suite à cette expérience. Tu fais allusion à la spiritualité mais je n'ose pas trop m'avancer dans cette direction. Mais merci pour tes commentaires - et merci aussi à Biloulou pour son enthousiasme).
Voici mes réactions à quelques points que tu as soulevés.
>Je pense que ce pourrait être le fait que tu aies appris à ne pas exprimer ta colère, à ne jamais te révolter et à accepter sans rechigner les aléas de la vie. Est-ce que cest ça ?
Je ne suis pas sûre. J'ai pris l'habitude de ne pas exprimer ma colère, mais cela ne signifiait pas que je restais passive! Je réprimais et dissimulais mon sentiment, mais n'agissais pas moins - toujours de façon réfléchie, voire sournoise - afin d'atteindre mon objectif. Je ne suis pas du genre à 'attendre que ça se passe'. Mais si je constate effectivement qu'il n'y a rien à faire, je ne me plains pas et fais face en silence à l'adversité.
> Limage qui semble taffliger le plus est celle du mouton noyé.
Pas vraiment. Peut-être me suis-je mal exprimée. Ce qui me désole, c'est la vision de l'eau répandue, gaspillée, perdue, plus que la mort du bétail. Mais OK pour ton interprétation de la mort du mouton.
> Vient ensuite le dilemme où le chef accepte de faire détruire la dernière source deau pour empêcher que lennemi ne se mutile. Je me demande si son idée nest pas de faire tout ce quils veulent pourvu quils partent, car cest effectivement ce qui va se passer.
Je ne crois pas que le chef soit prêt à tout pour qu'ils s'en aillent. En fait, c'est sa décision de livrer la dernière réserve d'eau qui constitue un acte de soumission et qui est cause qu'ils s'installent pendant quelques temps. Jusque-là nous étions impuissants mais nous étions farouchement opposés aux actes des pillards. Par sa décision de céder aux menaces du jeune homme, le chef abdique sa volonté. Mais il ne pouvait pas faire autrement, car il eût été indigne et inhumain de laisser le jeune homme se mutiler (quels que soient ses crimes). Cependant si nous avions refusé de 'collaborer' je crois que les pillards seraient partis.
>Pourtant, il est toujours bon de se faire un allié de lennemi en nous. Jung rajoute même quil faut le soigner, car il est blessé (et laimer).
Oui, je suis parfaitement d'accord. Dans le rêve, je plains le jeune homme d'en être arrivé à une telle extrémité et en dépit de ce qu'il nous a fait subir je suis presque prête à l'aider et je voudrais au moins le comprendre. Sa réaction (le baiser) me décontenance complètement, surtout parce que son geste est sincère. D'une certaine façon il cesse d'être un ennemi, et d'ailleurs ma rancur se porte aussitôt sur un nouvel objet, les femmes en rouge.
> Une dernière chose : Le garçon tué a une peau de mouton. Cest maintenant toi, consciemment, qui tes débarrassée du mouton qui plie à tout ce quon dit et aux conventions.
Je n'avais pas remarqué la correspondance. Ta remarque me semble très pertinente.
> Une confrontation avec des images de linconscient est maintenant possible pour une nouvelle restructuration en profondeur.
J'espère que c'est le cas en effet !
Auqmn
La question du sexe de mon personnage est sans doute significative (surtout après deux des "cinq rêves" dans lesquels on pouvait observer une certaine confusion dans ce domaine). Mais est-ce aussi simple que moi avant et après avoir accepté ma féminité (ce qui est en progrès depuis quelques temps) ?
Je crois qu'il y a du sens aussi dans le fait que les pillards s'en prennent à nos réserves d'eau (1ère partie). Au début nous redoutons le feu car nous voyons de la fumée mais finalement la destruction ne vient pas par les flammes. Les pillards nous obligent à répandre l'eau que nous conservions précieusement. D'enfouie, de cachée, de retenue, elle devient visible (étang) et s'écoule librement. En pure perte, d'après mon point de vue dans le rêve, mais peut-être était-ce nécessaire et bénéfique.
Les fondations carrées en pierre de la maison principale sont intactes. C'est l'essentiel et de bon augure pour la suite.
J'en reviens au premier épisode du rêve. Quelqu'un est mort parce que j'ai raconté un de mes rêves. Alain y voit une allusion à ma participation au Forum, ce qui me paraît vraisemblable. La victime serait mon vieux moi, la femme asiatique, la domination du devoir et de la pensée rationnelle. Je ne me sens pas coupable mais j'aurais préféré que tout cela soit tu et ignoré des autres (quels autres?).
Je n'arrive pas à interpréter le geste de mon père. Que désigne le râteau ? (C'est un râteau très large qu'il porte depuis le début comme un sceptre). Et 'mon père' n'a rien à voir avec mon père réel, c'est un homme fruste, sauvage, très ferme dans ses convictions, le coeur bon et généreux sous des dehors d'ours mal léché, mais incapable d'argumenter avec subtilité.
Encore une chose : lorsque le chef des pillards me pose un baiser sur les lèvres, il se peut que je sois momentanément une femme. Je suis un homme avant et après, c'est sûr, mais à ce moment-là j'ai un doute, car si son geste me paraît insolite et déplacé, le fait que nous soyons tous deux des hommes n'intervient absolument pas dans ce jugement, et ne joue aucun rôle dans la réaction des autres personnages (les femmes en rouge qui rient de notre soumission).
Est-ce que la hache a un symbolisme particulier ? J'en sens presque encore le poids dans ma main (droite) et le manche lisse contre ma paume. J'ai l'impression que c'est une arme plus puissante que l'épée ou le sabre, plus brutale, plus meurtrière, plus 'barbare'.
Christian : Le baiser du chef, ouaiaiais !
Je viens de me promener tranquillement dans ton rêve de pillards. Promenade passionnante. Je ne sais pas comment traduire l'impression que j'en retire, une impression de limpidité (même si mon interprétation n'est pas parfaite), une impression d'être chez moi.
Quelques remarques générales d'abord :
- J'approuve pleinement la lecture d'Alain, je considère que ce qu'il a écrit est acquis et qu'il n'y a pas lieu d'y revenir, je veux simplement apporter ici ma touche personnelle et quelques éclairages particuliers.
- Le fait que tu apparaisses en homme ou en femme ne concerne pas à mes yeux ton identité sexuelle réelle, mais la manière dont tu te comportes.
- Très souvent, le monde du rêve est un monde à l'envers. Chez toi tout particulièrement, les personnages ont des masques qui trompent sur leur nature véritable. Permets que je te bouscule un peu.
- Ici, je ne peux m'empêcher de trouver sympathiques ces pillards, toi non plus d'ailleurs tu n'es pas insensible au baiser du chef, et tu ne saurais te résoudre à le voir se faire couper le pied. Pourquoi, s'il n'était que pillard ? Ne nous joue pas un petit coup de mandoline en déclarant benoîtement : 'Il a beau être un pillard et notre ennemi, je sais que nous ne pouvons pas le laisser se mutiler de la sorte' alors que tu étais prête à user de la hache contre lui. Le problème, c'est que si on lui coupe le pied, tu ne pourras jamais plus 'prendre ton pied', c'est ça l'enjeu, le moyen de pression :-)))
- Ce jeune homme, c'est la vie. Regarde ta communauté rurale qui vit en vase clos, complètement statique, en équilibre certes, mais dans cet équilibre les femmes sont grises et toi tu te comportes en homme (travail, raison, devoir). Le sceptre du chef est un râteau, symbole de travail et d'ordre méticuleux et propret ; le chef sait te rappeler à l'ordre d'un coup de râteau pour avoir mis l'ordre du monde en péril en t'intéressant à tes rêves et en fréquentant des gens subversifs sur le Forum (je me sens visé :-))) ). Rien de marrant dans ce monde-là, la vie s'écoule lentement, sans cesse pareille à elle-même, éternité sans perspective, même si la nature est belle. Regarde les femmes des pillards, elles sont en rouge, elles rient, elles vivent, elles exultent, elles sont mouvement. Évidemment ce monde rural représente l'équilibre ancien qui était le tien. Les pillards sont là pour faire avancer les choses en rompant cet équilibre statique. Il s'agit de sortir de cet immobilisme. La marche en avant est un enchaînement de déséquilibres. Ces pillards m'apparaissent comme la force de vie qui fait voler en éclat tout ce qui nous retient captif (dans mon imaginaire personnel, c'est la Mère Alchimie poseuse de bombes). La scène du baiser indique que c'est par amour pour toi que ces pillards font exploser le monde clos dans lequel tu vis.
- L'attaque des pillards se fait essentiellement sur l'eau, et pour cause n'est-ce pas la sécheresse qui est le point faible de ce monde figé. Si on lui enlève ses petites réserves d'eau, d'émotion et de sentiments paisibles, ce monde devient un désert. Ce monde vit à l'économie, petitement.
- En rapport avec cette idée d'équilibre, tu noteras plusieurs références au 4 et au carré.
- Tu es très attachée à tes équilibres anciens, dans lesquels tu trouves de nombreux bénéfices secondaires. Tu veux reconstruire sur des ruines et tu y parviens. Dans le monde nouveau de la 2° partie, tu as bétonné : mur d'enceinte carré, douves, grande bâtisse carrée au centre. Tu vas pouvoir faire face aux assauts de la vie, tu résistes, tu noies un premier garçon (qui pourrait bien être toi en devenir). Je n'aime pas ce barricadage.
- Heureusement, dans ce monde plus organisé que le premier mais qui reste néanmoins un monde refermé sur lui-même, un petit garçon apparaît. Aurélien ! le lien avec l'or. J'avoue que c'est mieux que la corde rouge qui te reliait au premier garçon et qui donnait une note plutôt sensuelle (d'autant qu'avec lui rien n'est perdu puisque tu vas le repêcher, pieds-nus ! en contact direct avec la réalité de la terre) . Tu obtiens du chef qu'Aurélien participe au combat. Aurélien, c'est toi en devenir. Ton combat, tu vas le mener en descendant dans tes profondeurs.
- Les deux allusions au mouton placent le rêve sous le signe du sacrifice et de la renaissance.
Voilà ce que je voulais ajouter, le combat continue ! Le chef des pillards t'aime et le jeune Aurélien s'est mis en route. Tous les espoirs sont permis.
Auqmn : Le garçon noyé
Bonjour Christian,
Comme d'habitude tes remarques sont pleines de sens et m'invitent à la réflexion. Globalement tu m'as convaincue, mais il est un point sur lequel je voudrais revenir.
>Tu noies un premier garçon (qui pourrait bien être toi en devenir).
QUOI ?!?!
>:-((((
Moi je serais ce petit garçon agressif, hostile, buté, méchant, cruel, cette teigne malfaisante qui prend un vil plaisir à tout détruire, ce jeune vandale stupide inaccessible à tout discours intelligent, sensible seulement à la force brute, cette grossière ébauche d'être humain, pour qui ne comptent que sa volonté et son plaisir immédiat, au mépris de tout le reste ?
Non. Je n'arrive pas concevoir cela.
Il m'horripile, ce garçon. Je le hais. Quelle satisfaction quand il se noie ! (Quand JE provoque sa noyade). Au point qu'au réveil je me sentais gênée de me réjouir ainsi de la mort d'un enfant.
>d'autant qu'avec lui rien n'est perdu puisque tu vas le repêcher, pieds-nus ! en contact direct avec la réalité de la terre
Je ne partage pas ton 'optimisme'.
Je vais le repêcher parce que je ne veux pas qu'Aurélien rencontre son cadavre en plongeant. Mais sinon il aurait pu pourrir dans l'eau tout son content. Je ne vais pas le repêcher moi-même, je dis au chef et à la jeune femme de s'en charger.
Et le fait que je sois pieds nus m'empêche de les aider. Je ne veux pas marcher dans les hautes herbes qui bordent les douves car je crains de glisser. C'est le chef et la jeune fille qui repêchent le cadavre (la chute de la jeune fille m'oblige cependant à m'approcher pour l'aider). Je ne touche à aucun moment le cadavre.
Alors je ne vois pas très bien ce que tu veux dire par 'rien n'est perdu'. Et je n'ai pas l'impression d'être 'en contact direct avec la réalité de la terre'.
Christian : Il n'est pas mort, je l'ai rencontré !
Quelle fougue ! Quelle hargne ! Quelle énergie ! Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il ne te laisse pas indifférent ton enfant rebelle.
J'aime beaucoup ta colère, même si je n'en ai que le spectacle virtuel. Te souviens-tu de nos premières conversations sur ce sujet ?
Je ne te connaissais pas sous cet angle : ton agressivité, ton hostilité, ta méchanceté, ta cruauté me ravissent Ainsi, tu étais une vraie furie, une vraie teigne et on ne le savait pas ? :-))))))))))) Je frémis à l'idée de ce qui me serait arrivé si j'avais été en face de toi à la lecture de mon interprétation. Assommé, massacré, liquidé, le mec ! Par un miracle cybernétique, j'ai échappé aux griffes de la fille d'Attila ! Béni soit le dieu des brigands !
Je plaisante, mais après tout, vue ta réaction tu as peut-être raison, il est possible que je me sois complètement planté. Ce ne serait pas la première fois et cela ne sera certainement pas la dernière.
Une chose me rassure, toutefois, c'est que ta gêne de te réjouir d'avoir provoqué la mort d'un enfant par 'noyade' (sic) va pouvoir se dissiper. En effet, le garnement noyé a été repêché par le chef, (toi, tu n'as pas touché au cadavre, bien sûr) et j'ai l'impression qu'il n'est pas complètement mort, puisque comme tu le dis toi-même à la fin de ton rêve :''Je pense que l'enfant qui joue ce rôle doit avoir très froid.''
Tel l'agneau, il va ressusciter !
Bisous. Pardon Madame si je vous ai fait de la peine ! O:-)))
Auqmn : Ressusciter cette vermine ?
D'accord cet enfant est en moi, et ce qu'il se permet c'est ce que je me suis toujours interdit.
Déjà, en me mettant en colère, je commence à lui ressembler.
Et toi (Maître Christian sur son arbre perché/tenait en son bec un Forum) tu applaudis, bien sûr. Attends de prendre un coup vicieux, je doute que tu le trouves encore sympathique :-))).
> j'ai l'impression qu'il n'est pas complètement mort,
SI !!! C'est un cadavre, enflé et blanchâtre.
> puisque comme tu le dis toi-même à la fin de ton rêve :''Je pense que l'enfant qui joue ce rôle doit avoir très froid.''
Justement, désormais je suis dans un film et je distingue l'enfant qui joue le rôle du garnement et le personnage haïssable qu'il incarne. Le jeune acteur ne m'est pas antipathique.
Ce qui me dérange le plus dans toute ton interprétation (globale) de mon rêve, c'est que tu mets en cause ma volonté de bâtir. A te lire, toute construction est une limite, une prison.
OK. Regardons les pillards tout saccager le cur léger. Mais si je ne rebâtis pas sur les ruines (puisque tu vois le résultat comme une forteresse) qu'est-ce que je fais ? J'accompagne les pillards et on va tous ensemble anéantir une autre communauté pour leur apprendre à jouir de la liberté ?
Tu as déjà assisté à la destruction de ton travail, à son anéantissement total ? Tu as déjà vu le fruit d'un dur labeur réduit en pièces ? Tu as déjà vécu cette frustration terrible qui te fait monter à la gorge des envies de meurtre (quand je parlais de découper les pillards à la hache, c'était parfaitement sincère) et qui te laisse avec un goût de cendre dans la bouche, des larmes dans les yeux, et la tentation de te coucher là et de ne plus bouger ?
Moi, c'est ce que j'ai vécu dans ce rêve (avec pour comble d'horreur l'obligation de me mutiler moi-même en livrant mon ultime réserve d'eau). Pourtant je ne me suis pas découragée. Nous avons rebâti. Ailleurs. En plus vaste, en plus structuré. Ériger ce nouveau domaine a exigé un effort considérable.
Alors forcément, quand tu me dis que je ferais mieux de l'abandonner ou au moins d'abattre le mur de clôture (qui n'est pas un rempart avec créneaux, mâchicoulis, meurtrières et canons, tout de même), je n'apprécie pas outre mesure que tu dénigres tous mes efforts.
Mais peut-être as-tu raison.
Dans ce cas, le fait que ma nouvelle demeure soit plus solide et mieux défendue signifie que je résiste à l'action bénéfique des pillards-forces de vie-Mère Alchimie terroriste. Et plus efficacement qu'avant. Je suis prévenue, je ne vais plus me laisser prendre par surprise. Halte au changement. Pourquoi une telle résistance ? Est-ce un retour à l'ordre ancien ?
Christian : Devine !
>> D'accord cet enfant est en moi, et ce qu'il se permet c'est ce que je me suis toujours interdit. Déjà en me mettant en colère je commence à lui ressembler.
T'as tout pigé !
T'as commencé à être mafiosa, te voilà maintenant fille d'Attila.
>> Et toi (Maître Christian sur son arbre perché/tenait en son bec un Forum) tu applaudis, bien sûr.
Comment as-tu deviné ?
Merci pour cet élément de compréhension de mon rêve :-))
>> j'ai l'impression qu'il n'est pas complètement mort,
> SI !!! C'est un cadavre, enflé et blanchâtre.
Meeuuuuh non ! il était juste un peu refroidi, et avec la dose d'adrénaline que tu viens de lui envoyer dans les veines, il va bientôt péter le feu. Regarde dans une glace le rouge de tes joues.
>> Ce qui me dérange le plus dans toute ton interprétation (globale) de mon rêve, c'est que tu mets en cause ma volonté de bâtir. A te lire, toute construction est une limite, une prison. ... Tu as déjà assisté à la destruction de ton travail, à son anéantissement total ? Tu as déjà vu le fruit d'un dur labeur réduit en pièces ? Tu as déjà vécu cette frustration terrible qui te fait monter à la gorge des envies de meurtre (quand je parlais de découper les pillards à la hache, c'était parfaitement sincère) et qui te laisse avec un goût de cendre dans la bouche, des larmes dans les yeux, et la tentation de te coucher là et de ne plus bouger ? Moi c'est ce que j'ai vécu dans ce rêve (avec pour comble d'horreur l'obligation de me mutiler moi-même en livrant mon ultime réserve d'eau).
Eh oui, la vie est dure ! Mais je crois bien t'avoir écrit un jour que l'aventure de l'individuation était souvent un monde à l'envers ? Non ?
Il y a de joyeux lurons qui disent que c'est l'uvre d'une femme d'Anvers. Allez savoir pourquoi ?
Peut-être parce qu'on aime y ''jouer à qui perd gagne'' ?
>> je n'apprécie pas outre mesure que tu dénigres tous mes efforts.
Ce n'est pas le cas. Je les trouve louables et sympathiques.
>> Mais peut-être as-tu raison.
Peut-être, peut-être !
>> Dans ce cas, le fait que ma nouvelle demeure soit plus solide et mieux défendue signifie que je résiste à l'action bénéfique des pillards-forces de vie-Mère Alchimie terroriste. Et plus efficacement qu'avant. Je suis prévenue, je ne vais plus me laisser prendre par surprise. Halte au changement. Pourquoi une telle résistance ? Est-ce un retour à l'ordre ancien ?
Non, cela signifie que tu fais ce que tu sais faire, que tu agis suivant les valeurs diurnes qui sont parfaitement adaptées au monde extérieur mais pas nécessairement à toutes les situations.
Auqmn
Cette nuit j'ai rêvé :
1. Un faucon pélérin annonce la venue d'un empereur et de son armée. Je suis dans une grande pyramide avec l'empereur. Je m'aperçois qu'il a trouvé de l'or dans "ma" montagne et il l'a aussitôt éventrée. Des soldats ou des ouvriers vont et viennent le long des flancs creusés et en sortent l'or sous la forme d'épaisses plaques carrées. Je ne suis qu'à moitié surprise qu'une telle quantité d'or se trouve dans ma montagne (toute la montagne est constituée d'or, à part une croûte rocheuse). Mais je ne suis pas d'accord avec l'exploitation de cet or par l'empereur. C'est un individu cupide et vieux, il va bientôt mourir et il n'a que faire de tout cet or.
2. Je prépare un fruit pour ma grand-mère. Je désigne ce fruit comme une mangue. Au début la chair est verte puis elle devient orange. Il y a plusieurs peaux à enlever. J'en goûte un morceau que je trouve amer parce que j'avais oublié d'ôter la dernière peau. Mon père me dit que le parfum de la mangue est très puissant car une fine pellicule de 2 mm a suffi à donner à son yaourt un goût de mangue. Ma grand-mère me remercie de l'aider (elle n'est plus très habile de ses mains et au début elle essayait en vain de peler le fruit). J'ai mauvaise conscience de ne pas le faire plus souvent.
L'empereur : nouvelle version des pillards du rêve précédent ? Cette fois il en veut à mon or et pas à mon eau ? Je n'aime pas du tout l'image de la montagne entaillée. Et puis l'empereur veut faire de l'or un usage égoïste. Est-ce bon signe malgré tout que l'or soit porté à la lumière du jour et quitte les entrailles de la montagne ? L'image du faucon pélérin me semble très positive. Dans le rêve je me disais que le vol de cet oiseau était important. Pour moi, l'association immédiate liée au faucon pélérin est Horus.
Quant au deuxième rêve, je ne sais pas quoi en penser.
Christian
J'ai donné mon interprétation de ton rêve de pillards. Sans doute ta-t-elle pris à rebrousse-poil, je le regrette un peu mais c'est la règle du jeu, je dis ce que je pense. Je crois à ce que j'ai écrit évidemment, et je suis assez content de moi, merci :-))) mais je pense néanmoins que mon interprétation est partielle car il n'est pas impossible que ce rêve relève également d'une interprétation sur le plan de l'objet. Et à ce titre quelques phrases de toi me posent question :
> je suis tombée amoureuse. Ne te réjouis pas ! C'est vraiment la mauvaise personne
> j'espère que ce n'est qu'un émoi passager qui s'estompera bientôt
> J'aurais pu m'en apercevoir depuis un certain temps déjà. Un rêve avait été relativement explicite
> Je me trouve un peu ridicule
> je suis parfaitement "in control"
> Le sujet est délicat, mais n'hésite pas à réagir si tu en as envie. Ne crains pas de me fâcher ou de me blesser
> je pense qu'à son retour je ne serai plus amoureuse. Dommage sans doute que ce sentiment ait été si fugace, mais cela m'épargnera bien des problèmes.
Ça sent bien le chef des brigands tout ça. A toi de voir.
Auqmn
Je ne sais pas encore exactement ce qui m'a fait réagir de la sorte, mais quelque chose en moi bondissait de rage comme un fauve en cage à qui on vient d'infliger une vive douleur. Mais je ne t'en veux pas du tout. Tu as touché un point sensible. C'est le jeu.
> il n'est pas impossible que ce rêve relève également d'une interprétation sur le plan de l'objet [...] Ça sent bien le chef des brigands tout ça. A toi de voir.
Cela ne m'était pas même venu à l'esprit. Cette idée me semble très improbable. (Et là je te réponds en étant complètement détachée, ta suggestion n'a éveillé aucun écho en moi.) Les deux personnages n'ont rien en commun.
Christian
J'espère que le ton que j'utilise ne te fera pas tout rejeter en bloc.
Tiens le choc !
C'est chouette ce qui t'arrive, même si l'accouchement se fait un peu dans la douleur.
N'hésite pas à revenir vers moi, ... si j'ai toujours ta confiance.
Auqmn : Grrr !
[...]
Christian
> Tu le fais exprès ??
Non, je suis un affreux opportuniste
> ton message sur le Forum m'a fait sourire et m'a amusée. Bref tout était pour le mieux dans le meilleur des mondes. Puis j'ai lu le mail que tu viens de m'adresser. Après 3 secondes de perplexité, je me sens très mal (en colère et ventre noué). Comment fais-tu ???
Je pensais au contraire que mon mail aiderait à faire passer le message du Forum. Comment je fais pour foutre la merde ? Je ne sais pas c'est un don ! :-))
> Première réaction : que suis-je en train de vivre ? Qu'est-ce qui m'arrive de spécial ? A quoi fais-tu allusion ?
ça je pensais que tu le comprendrais toute seule. Cette hargne libérée, exprimée, toi qui ne l'extériorises pas habituellement. Le spectacle que tu donnes de ta réaction à mon interprétation correspond à ce que tu reproches à ce garnement que tu hais. Tu incarnes ce que tu hais et que tu as noyé, c'est pour cela que je parle de 'ressuscité'. Je trouve que c'est fort, que c'est sain. Dans la terminologie de l'Analyse transactionnelle, l'Enfant soumis devient Enfant rebelle. C'est de la vie qui monte à la surface tout ça. C'est de la polarisation du monde : d'un côté ce que tu aimes, de l'autre ce que tu n'aimes pas, le devoir s'efface devant le sentiment.
> Deuxième réaction : tu crains que je sois ébranlée, et pour me réconforter, tu ne trouves rien de mieux que de me parler d'accouchement ???? Si tu ne l'as pas fait exprès, tu es bien maladroit. Sinon, tu devais bien te douter que ton mail aurait l'effet inverse que le but avoué.
Ça c'est une connerie ! Tu ne vas pas me faire croire que tu as peur des mots maintenant.
> (A propos, je suis sûre que la question que tu as lancée sur le forum 'être femme' partait d'une très bonne intention, mais pour l'instant je me suis hérissée à chaque réponse, en vitupérant intérieurement : "Je ne veux pas être ça!".)
C'est très bien que je te stimule et que je te fasse réagir. L'absence de stimulations est la pire des choses.
> Troisième réaction : évidemment que tu gardes ma confiance. Plus que jamais puisque tu es honnête même quand tu te doutes que ça va faire mal. Sans rancune :-))))
Ah quand même !
> dans ton message sur le forum, tu écris noyade entre guillemets suivi de sic. Pourquoi ?
Ben oui, les eaux profondes constituent un des grands symboles de l'inconscient, donc noyer ce garnement c'est refouler dans l'inconscient la vie et le dynamisme dont il est porteur.
Auqmn
> Tu incarnes ce que tu hais et que tu as noyé, c'est pour cela que je parle de 'ressuscité'
Tu exagères. Je ne me comporte pas comme lui.
Il n'est même pas en colère. Il s'amuse à faire du mal autour de lui sans aucune raison. Il ne sait rien faire d'autre. C'est sa seule façon de traiter avec le monde extérieur.
Il est malade. Vouloir tout détruire autour de soi, faire le mal pour le mal et tirer plaisir du chaos et de la souffrance causée (Schadenfreude), ce n'est pas sain. Je n'arrive pas à voir de la vie et du dynamisme en lui. Ou alors il est complètement dévoyé.
J'admets que le noyer, c'est plutôt expéditif, et en définitive cela ne résout rien, mais cela libère considérablement. J'aurais voulu le découper à la petite cuillère.
S'il ressuscite, j'espère que ce sera sous une autre forme.
> l'Enfant soumis devient Enfant rebelle.
Dans mon rêve, c'est le contraire. L'enfant rebelle laisse place à un enfant policé, raisonnable, qui demande l'accord de l'autorité.
> Ça, c'est une connerie ! Tu ne vas pas me faire croire que tu as peur des mots maintenant.
Je n'ai pas peur des mots ! 'Accoucher' est un mot qui me fait mal, c'est tout. (De même que cela m'égratigne à chaque fois que tu m'appelles 'Madame'.) Peut-être que si tu ne l'avais pas employé, je n'aurais pas réagi à ton mail. Ma réaction à un simple mot te paraît sans doute disproportionnée, mais la souffrance est réelle (bien qu'elle s'estompe rapidement) et je suis peinée que tu la balaies d'un revers de la main comme une broutille.
Affronter l'image de moi en tant femme, ce n'est ni aisé ni plaisant, mais j'arrive à le supporter. Moi en tant que mère : NON. NON. NON. Dès que je capte un coin du reflet quelque part je panique. Je veux fermer les yeux, me boucher les oreilles et penser très fort à autre chose pour oublier cette monstruosité.
La plaie est vive. Et elle ne devrait même pas être là ! (Pas au sens où je devrais accepter ma condition, mais au sens où c'est une erreur que je sois une femme).
Bon, j'arrête là, ça ne sert à rien.
Christian
Bon, je crois que ça suffit pour ce soir, j'accumule les maladresses, j'arrête, je rends les armes. Je suis désolé d'avoir un peu trop appuyé mes coups. Accepte mes excuses.
Auqmn : Halte au feu
C'est bon.
Tu n'as pas besoin de t'excuser.
Ma carapace est toute bosselée mais les coups venaient surtout de l'intérieur.
J'espère que tout ce remue-ménage n'aura pas été vain.
Puissé-je bien rêver pour dissiper mes humeurs sombres et retrouver de l'énergie.
Bonne nuit.
Christian
ce n'est jamais vain, même si le bénéfice n'est pas immédiat
Bonne nuit.
Auqmn
J'imagine que si je ne me manifeste pas aujourd'hui, tu vas te faire du souci pour moi, surtout après nos passes d'armes d'hier.
Alors je te rassure, je vais bien.
Rien d'extraordinaire dans mes rêves de cette nuit, si ce n'est de multiples allusions à l'enfance.
J'ai repensé au "garnement" et à mon violent rejet de ce personnage. Il fait partie de mon ombre, n'est-ce pas ? C'était un aperçu de MoiNoir.
Christian : Le calme après l'orage
Oui ma grande, oui, c'est une partie de toi que tu as noyée mais qui n'est pas morte, fort heureusement.
Je suis très content d'avoir reçu ce message de toi qui me rassure car j'ai 'dégusté' moi aussi. Le 'maître' des rêves ne me fait pas de cadeaux à moi non plus. Regarde le rêve que j'ai mis sur le Forum. Tu l'as bien lu. 'Maître Christian sur son arbre perché / tenait en son bec un Forum'. Grand arbre, c'est le nom dont tu m'as affublé et c'est vrai que je tiens ma place sur le Forum, et que j'ai du bec, et que je passe mon temps à ramener ma fraise, et que le corbeau n'est pas le meilleur modèle de vertu, et que le rêve me fait comprendre que je plafonne, et peut-être que c'est la vanité de ma péroraison qui me fait plafonner.
Ce rêve, me semble-t-il, m'invite à plus d'humilité dans mon approche des problèmes. Par rapport à toi, je me suis dis que j'ai trop parlé, j'ai trop explicité des images qui m'apparaissaient limpides et qui m'apparaissent toujours autant limpides. D'abord, ma lecture de tes rêves est nécessairement teintée de ma propre personnalité, mais surtout il importe que ce soit TOI qui découvre, quand tu es prête, le sens de ce que tu vis. Je n'ai pas à brûler les étapes en t'imposant mes interprétations si brillantes ou déconnantes soient-elles. Il n'est pas facile de faire autrement.
Oui, c'est redoutable d'être confrontée à son ombre, ça fait mal, tu l'as ressenti dans ta chair, ce n'est plus un jeu intellectuel comme pouvaient l'être nos premières approches. Le jeu, on le vit avec nos tripes.
Aujourd'hui, ton ombre demande à vivre, prête à tout casser, prête à te priver de tes ressources en eau si tu ne t'engages pas à l'intégrer. Certes, elle t'apparaît sous son plus mauvais aspect, l'aspect le plus négatif, le plus stérile, le plus destructeur car elle remet en cause l'équilibre que tu avais trouvé, l'équilibre que tu avais construit à la force du poignet. Tu n'arriveras pas à conserver ton équilibre ancien et à l'intégrer en même temps. Il faut faire sauter des verrouillages. Je ne sais pas lesquels évidemment, mais l'idée est là. Évidemment aussi, les pillards ne sont pas à intégrer tels quels.
Quelques mots à propos de ton dernier rêve.
Non, l'empereur n'est pas une nouvelle version des pillards. Pour moi, c'est le vieux roi, le souverain qui règne sur l'ordre ancien. Les pillards incarnent le dynamisme explosif de la vie dans son aspect destructeur et porteur de renouveau. L'empereur au contraire est empapaouté dans ses possessions, il est cupide, il est vieux, il va mourir. Il voudrait posséder cet or dont tu es pleine. Il est cupide et boulimique. Ne trouves-tu pas qu'il y a là une certaine représentation allégorique du fait qu'on cherche constamment à rester dans sa même logique de fonctionnement. C'est l'attachement à l'ordre ancien.
Mais toi même tu ressens quasiment comme un sacrilège sa volonté de porter à la lumière du jour les trésors que tu portes en toi. Oui, il faut une autre sensibilité, une autre délicatesse, une autre culture que celle qu'il incarne.
Il est très beau ton rêve, Auqmn. Le vieux roi va mourir, il ne réussit pas à faire main basse sur tes trésors, tu portes de l'or en abondance et Horus veille au bon déroulement des opérations. Horus symbole solaire, aérien, gage de victoire et de fécondité spirituelle.
2° acte : Tu nourris ta grand mère, tu recommences à nourrir en toi l'image maternelle. La nourriture te paraît amère, mais c'est apparemment parce que tu la prépares mal, il faut mieux décortiquer les choses. En faisant cette démarche de réconciliation avec cette image maternelle en toi, tu te réconcilies également avec toi-même car tu avais 'mauvaise conscience de ne pas le faire plus souvent.'
Auqmn : Raid avorté
Merci pour ton mail d'hier soir. Ce n'était pas la peine d'en faire autant dans le mea culpa ;-)))
Assurément l'expérience de la rencontre avec mon ombre n'a pas été plaisante, mais cela m'aide de pouvoir ainsi désigner ce que j'ai vécu, et c'est un premier pas important dans mon évolution. Quant à savoir quels verrouillages - pour reprendre ton expression - il me faut faire sauter, je suis moi aussi perplexe. Évidemment c'est en rapport avec les règles que je m'impose pour être raisonnable et irréprochable. Mais puis-je agir consciemment à ce niveau ?
Dans mon rêve sur l'empereur, il réussit effectivement à voler l'or de la montagne. Mais je crois qu'il y en a tellement qu'il n'aura pas le temps de tout prendre avant de mourir. S'il est un personnage négatif, pourquoi sa venue est-elle annoncée par Horus ?
En ce qui concerne le rêve où j'aide ma grand-mère, je le fais par obligation morale, et je me sens coupable quand je réalise combien elle m'est reconnaissante. Malgré tout, je n'ai guère envie de l'aider.
Mon rêve de cette nuit avait une teinte particulièrement sombre, ce qui est très inhabituel. Même quand il ne faisait pas nuit, la lumière manquait. Tous les personnages étaient habillés de couleurs sombres.
J'étais dans l'armée et une offensive venait d'être lancée. D'abord eut lieu une attaque sous-marine (immense sous-marin noir glissant dans les eaux sombres). Puis nous prîmes pied sur une contrée déserte et montagneuse. L'objectif était proche. Nous progressions par petit groupes de 10 ou 12 (commandos). C'était la nuit. Nous étions habillés de noir, la forêt, les rochers, le ciel, tout était noir autour de nous.
Mais nous nous dirigions sans difficulté.
Nous étions censés mener une attaque surprise. Mais alors que mon groupe descendait en rappel une succession de barres rocheuses, une silhouette isolée nous aperçut. Nous étions particulièrement vulnérables à cet instant, glissant en pleine vue le long des falaises. (Moi j'étais déjà en bas). Quelques uns de mes hommes furent touchés (2 ou 3). Je parvins à opérer une retraite rapide sans en perdre d'autres. Du reste l'ennemi ne s'était pas manifesté autrement que par les coups de feu initiaux.
Quelques jours plus tard, je suis en uniforme bleu sombre avec les autres chefs de groupe qui ont participé à l'opération. Nous avons tous le grade de colonel. Nous sommes assis dans une salle peu éclairée, autour d'une grande table rectangulaire de bois sombre et luisant. Les chaises sont étroites et à très haut dossier, du même bois sombre. Nous sommes entre 10 et 15. Nous écoutons silencieusement le général qui dirigeait l'attaque. Il nous dit qu'en raison de notre échec (nous avons tous rencontré le même genre de difficulté lors du raid), notre avancement est compromis, mais il nous incite cependant à ne pas abandonner la carrière militaire. L'un d'entre nous se lève et quitte la salle. Nous comprenons qu'il a décidé de quitter l'armée. Nous ne l'imitons pas, du moins pas sur le champ.
En dépit de notre grade de colonel, nous sommes tous entrés dans l'armée très récemment. J'ai l'impression que nous venons juste d'être diplômés d'une école militaire. Nous avons de longues années devant nous, et ce n'est pas grave si au début nous ne montons pas en grade rapidement.
D'après le général, il y a un enjeu important qui dépasse de simples considérations de carrière. Malgré la sanction déguisée, il faut que nous nous persévérions.
Je suis dans l'armée = je défends l'ordre établi, l'ordre ancien ? L'utilisation du sous-marin indique-t-elle une confrontation avec l'inconscient, de même que le fait de descendre ? Mais cette confrontation tourne court car nous sommes découvert par une silhouette sombre (mon ombre ?) et nous devons nous retirer.
Certes je parle d'opération militaire, d'offensive, d'attaque, mais curieusement je ne fais jamais usage de mon arme et je n'ai en tête aucun objectif de destruction. Il me semble qu'il importait d'atteindre un certain point dans ce pays inconnu, mais je ne sais pas ce que j'aurais fait une fois sur place. N'était-ce finalement qu'une exploration ? (et nous étions armés par précaution seulement ?)
La seconde partie me semble difficile à interpréter. Nous avons échoué et il s'agit d'assumer les conséquences. La sanction est l'arrêt de notre progression dans la hiérarchie. Nous avons lieu d'être amers.
D'ailleurs l'un décide d'abandonner, il s'en va.
Mais le général (personnage qui n'a rien d'autoritaire ou de rigide, je crois qu'il représente l'expérience par rapport à nous) nous conjure de ne pas nous laisser rebuter par cette rebuffade. Est-il un guide ? Ou est-il la voix du vieux roi qui s'accroche à son pouvoir fragilisé ?
Dans son discours il fait allusion tacitement à un enjeu supérieur. Si nous partons, d'autres prendront notre place et se comporteront de façon inadéquate et néfaste.
Est-ce qu'il nous trompe ? Est-ce que notre échec signifie que nous nous y sommes mal pris et qu'il faut explorer ce pays inconnu autrement que les armes à la main, donc quitter l'armée, ce dont il essaie de nous dissuader?
Ou faut-il lui faire confiance ? J'en ai envie, car j'ai l'impression qu'il s'adresse à nous en tant qu'êtres humains, qu'il fait complètement abstraction des grades et de tout le fatras militaire formel, qu'il désapprouve la sanction qui nous est infligée, et qu'il nous fait confiance à nous plutôt qu'aux autres officiers car nous sommes encore de jeunes recrues. Il nous dit qu'il existe quelque chose de bien plus important que de monter en grade, mais que nous ne pouvons le réaliser qu'en restant dans l'armée malgré notre récente déconfiture.
J'aime bien son encouragement à persévérer, à accepter l'échec et à ravaler notre fierté en vue d'un objectif supérieur.
Mais globalement je suis très perplexe. A la fin du rêve, ma décision n'est pas encore prise, mais je crois que je vais suivre le conseil du général. Ai-je raison d'agir ainsi ?
Tu me diras ce que tu en penses.
Rassure-toi, je me sens très bien. En fait dès mardi j'avais retrouvé mon aplomb. Il en faut plus pour me mettre sérieusement KO. J'encaisse et je récupère assez vite. . M m'a fait une remarque intéressante sur mon récent rêve militaire. D'après elle, le fait que je sois colonel alors que je viens de sortir d'une école militaire signifie que je suis allée trop vite et que j'ai voulu brûler des étapes, ce qui se solde par l'échec de l'affrontement. ("Quelle prétention de vouloir être général à mon âge! Tu te prends pour Ph?" a-t-elle ajouté ) Le rêve me dit de prendre mon temps, d'être patiente, de laisser les choses advenir et de ne pas abandonner parce que je ne reçois pas tout de suite mes deux étoiles. J'aime bien cette idée. Qu'en penses-tu ?
Christian
La remarque de M est pleine de sagesse. Bien que j'aime beaucoup ta fougue, je sais que la route est longue et qu'il faut de l'endurance. En conséquence, il faut gérer son feu.
Je réponds à la queue leu leu à quelques questions restées en suspens.
- Je maintiens mon interprétation des pillards, du garnement et du chef. Tu as fait là la rencontre de ton ombre. L'expérience a été dure et tu as commencé à comprendre qu'il y a de bonnes choses dans ce que tu as noyé et inversement que les valeurs sur lesquelles tu t'es appuyé pour te construire ne sont peut-être pas aussi 'pures' que ce que tu as pu croire jusqu'à maintenant. Ce bilan, il faut le faire tranquillement, en trouvant un autre point d'appui en soi, pour déconstruire et reconstruire tout à la fois. Prends par exemple ta 'raisonnabilité', penses-tu que ses fondements soient entièrement avouables et valables ? Ce travail prend du temps, et la démarche, à ma connaissance, n'est pas linéaire. Elle s'apparente plus à l'art de tourner autour du pot qu'à une marche conquérante programmée.
- > Merci pour ton mail d'hier soir. Ce n'était pas la peine d'en faire autant dans le mea culpa ;-)))
Cette phrase m'a un peu agacé. Je n'ai pas l'habitude d'en rajouter dans le domaine du mea culpa. Mais je considère important d'aller au fond des choses et d'être capable de faire un retour sur ses actes et de les analyser à la lumière d'un rêve qui vous plante.
- > l'empereur, ... S'il est un personnage négatif, pourquoi sa venue est-elle annoncée par Horus ?
Parce que le négatif ça existe, et parce que la confrontation, l'explication, avec ses personnages intérieurs négatifs fait partie du grand uvre de l'individuation, c'est un passage obligé de cette démarche qu'on peut regarder comme une quête initiatique.
- > A propos de ton rêve 'raid avorté'
Le manque de lumière situe l'action dans l'inconscient. Tu es une combattante, en conflit avec des parties de toi que tu veux flinguer. (Je ne pense pas que le fait d'être militaire signifie que tu défends l'ordre ancien). Cela te met en situation de vulnérabilité bien que l'ennemi ne se soit manifesté que par les coups de feu initiaux. Tu es colonel, donc pas n'importe qui, surtout à ton âge.
Le général, au profil de vieux sage, supervise l'opération.
Votre échec vous limite dans votre avancement, mais il vous conseille de rester des combattants. Tu es jeune, un échec n'est pas dramatique, et peut-être peux-tu patienter un peu avant de devenir général.
Mais au fait, en quoi consiste cet échec ? '' Certes je parle d'opération militaire, d'offensive, d'attaque, mais curieusement je ne fais jamais usage de mon arme et je n'ai en tête aucun objectif de destruction.'' N'est-il pas là l'échec ? Sur l'objectif ? Es-tu sûre qu'il fallait flinguer l'ennemi ? Le problème qu'on rencontre souvent c'est de savoir ce qu'il y a lieu de faire, et même s'il y a lieu de faire quelque chose.
'' Est-ce qu'il (le général) nous trompe ? Est-ce que notre échec signifie que nous nous y sommes mal pris et qu'il faut explorer ce pays inconnu autrement que les armes à la main, donc quitter l'armée, ce dont il essaie de nous dissuader?'' oui, je pense qu'elle est là la bonne réponse.
'' Ou faut-il lui faire confiance ? J'en ai envie, car j'ai l'impression qu'il s'adresse à nous en tant qu'êtres humains, qu'il fait complètement abstraction des grades et de tout le fatras militaire formel'' Moi aussi j'ai très envie de lui faire confiance, car des grades on n'en a rien à faire, ce qui compte c'est la qualité des hommes.
'' J'aime bien son encouragement à persévérer, à accepter l'échec et à ravaler notre fierté en vue d'un objectif supérieur.'' D'accord, à fond la caisse.
''je crois que je vais suivre le conseil du général. Ai-je raison d'agir ainsi ?'' C'est ce que je ferais si j'étais à ta place.
Auqmn
Merci beaucoup d'avoir répondu à ces questions laissées en suspens.
Pas de point de déasccord à signaler.
Tu vas te réjouir : j'ai rêvé que je me décidais à acheter un cheval (après qu'une jeune fille montant un fougueux cheval bai soit entrée dans mon jardin). Et je savourais par avance le plaisir que j'aurais à le monter et à travailler avec lui sur le plat et à l'obstacle.
Ce que je ne m'explique pas dans ce rêve, c'est un marché de chevaux petits et fins, aux airs de lévriers.
Le cheval que je voulais acheter appartenait à un Indien (d'Amérique). C'était un grand cheval un peu maigre, doux, très affectueux, farceur.
C'était un beau rêve.
Christian
Je suis très heureux que tu te sois décidée à acheter à cet indien, ce "grand cheval un peu maigre, doux, très affectueux, farceur". Farceur, surtout farceur ! C'est essentiel ! Il faut s'attacher à garder cet esprit farceur, cet esprit mercuriel par excellence, qui fait la gaie science, qui évite qu'on se prenne au sérieux, qui fait de l'humour une grande force. Te voilà donc presque centaure. Je lisais justement hier dans James Hillman (un continuateur très profond de Jung) que le centaure - sage précepteur d'Achille, d'Hercule et d'Esculape - représentait l'humanisation du pouvoir de l'émotion et que c'était dans l'union de l'esprit et de la chair, de la sagesse et de la passion qu'il faut trouver la guérison de notre malaise émotionnel. Cela m'amène à penser qu'on a beaucoup parlé d'Audre, de Quadrell et de MoiNoir, mais pratiquement jamais d'Uterpe. Les trois premiers je les ai rencontrés, mais Uterpe, connais pas ! Je dis cela en passant.
Auqmn
A propos du centaure, c'est une figure que je n'aimais pas du tout il y a encore quelques années, justement à cause de l'union homme-animal qui me répugnait. Quoique je n'accorde aucun crédit à l'astrologie, cela m'ennuyait que le sagittaire soit mon signe zodiacal (et même mon ascendant). A présent je n'ai plus aucun a priori négatif contre cette créature, et après la lecture de ton mail, ce serait plutôt le contraire :-)).
> Cela m'amène à penser qu'on a beaucoup parlé d'Audre, de Quadrell et de MoiNoir, mais pratiquement jamais d'Uterpe. Les trois premiers je les ai rencontrés, mais Uterpe, connais pas ! Je dis cela en passant.
"En passant", mouais ! Je sais à quoi m'en tenir sur tes petites phrases déposées "en passant", l'air de rien ;-))).
Je ne puis pas convoquer Uterpe comme cela, d'un claquement de doigt. Il est encore plus timide que MoiNoir ! Sois patient.
L’inacceptable enfant pillard s’acharne à établir un lien de vie et d’amour - la corde rouge - avec la rêveuse, mais l’établissement de ce lien demande la destruction de certaines choses qui y font obstacle, ce qui ne va pas sans grandes résistances.
On peut imaginer le jeune Aurélien déclarant à la rêveuse :
« J’Aurai-lien, j’ Aurai-lien rouge, lien de vie et de chair, lien d’amour, et c’est parce que tu ne veux plus de ma rigidité, de mes poings fermés, du froid qui me glace, parce que tu ne veux plus de cette souffrance et de cette mort que tu m’as imposées par ton refus de ce lien-corde rouge ; que tu me délègues, moi qui suis ce qui demeure de lui à tes côtés - comme une nostalgie et un désir de lui -, que tu me charges moi l’enfant grenouille, de métamorphoser cet enfant, noyé par ton rejet de lui, en enfant plein de vie, de souplesse, de chaleur et les mains ouvertes. C’est parce que cette souffrance et cette mort sont ta souffrance et ta mort – provisoires – dans l’absence de cet enfant qui est une part de toi-même. »
Aurélien serait donc également la transmutation de l’enfant-plomb (couler comme un plomb au fond de l’eau ?) en enfant d’or.
Commentaire de Carlos : TqZKrDHDktYClKF (posté le 11/08/2012 à 19h40).dit :Merci pour vos reactions, je pense que la pailciprne force de cette offre se situe dans la visibilite que Google pourra donner aux deals, au dela de la force commerciale ou de la commission prise sur chaque deal.Google pourrait se planter (apres Wave et Buzz, ca ne serait pas la 1ere fois lol) mais e0 mon avis il a de grande chance de venir serieusement embeter Groupon vu son hegemonie sur la recherche et publicite en ligne
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