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commentaire de livre

Posté par jean-paul le 26/03/2004 à 10h13.

JUNG La passion de l’autre
par A AGNEL

Ce petit livre (60 pages) d’une présentation agréable (collection ESSENTIELS MILAN) est une introduction moderne à l’œuvre de JUNG.

JUNG (1875-1961) est étonnamment moderne :

· C’est un psychiatre formé à la célèbre clinique du BURGHÖLZI à ZURICH par EUGEN BLEULER

· Il a suivi à PARIS les cours de P JANET à LA SALPETRIERE

Pendant un temps, il a été le dauphin de FREUD puis il a élaboré petit à petit ses propres conceptions s’appuyant sur :

· Les cas cliniques de sa propre clientèle

· Sa confrontation personnelle avec l’inconscient

· Les voyages pour comprendre ce que nous sommes nous - les occidentaux- en nous regardant d’un point de vue éloigné

· Le travail manuel tour à tour architecte, maçon, sculpteur, peintre ou il faut laisser advenir les choses, par les mains en dehors des préventions et défenses du moi

· L’écriture et les conférences d’un explorateur de l’inconscient cherchant à atteindre un public non spécialisé

· La confrontation fraternelle avec les penseurs de son temps aux rencontres ERANOS

· Les séminaires cliniques

Néanmoins, JUNG a commis des dérapages : il attend 1936 pour rédiger son article wotan où il dénonce le nazisme et 1939 où il affirme que la problématique du soi dépasse les différences de race.

Certaines de ses idées s’aventurent hors du domaine de la clinique et sont controversées notamment sur la religion, la synchronicité et l’unus mundus.

· Le numineux est l’effet ressenti par un sujet confronté à un objet « tout autre » ; JUNG en fait la base de son analyse des faits psychiques associés aux faits religieux

· La synchronicité rend compte de la coincidence entre un état intérieur et un état extérieur ; JUNG l’applique entre autre au yi king (divination chinoise)

· L’unus mundus « psychoide » en amont de la matière et de l’esprit. Cette hypothèse en dehors de la clinique pourrait expliquer certaines pathologies psychosomatiques

Les notions introduites par JUNG telles que soi,ombre, persona, anima,animus, introversion,extraversion, …sont pour la plupart entrées dans le vocabulaire.Nous les supposerons connues pour nous centrer sur la pratique jungienne de l’inconscient.

LES POINTS DE DEPART DE JUNG

JUNG se sent loin de ses parents

· « Père signifait pour moi : digne de confiance et incapable »

· Sa mère a une personnalité double : corpulente, chaleureuse, hospitalière mais aussi autoritaire et puissante ; elle a aussi traversé un épisode dépressif

Son sentiment d’exister se nourrit de la fusion avec la nature, dans l’environnement des chutes du RHIN et de la chaine des ALPES

La parapsychologie l’a familiarisé avec « le monde des esprits », les doubles personnalités, les fragments psychiques dissociés. Il y a des médiums dans sa famille

La posture philosophique de JUNG met l’accent sur le vécu intérieur, l’expérience subjective : c’est une posture phénoménologique.

L’OBSERVATION DES SCHIZOPHRENES

Les schizophrènes construisent des fantaisies qui ne sont autres que des « récits mythologiques » peuplés de dieux, de démons et de héros.

Le thème central est un retour au sein maternel.

· Si l’on retourne au sein maternel, il y a aliénation

· Si l’on sacrifie le lien à la mère et l’identification au héros, il y a reenfantement ;

L’énergie psychique est créatrice et anime le processus d’individuation. Elle apparaît non plus comme la libido sexuelle de FREUD mais comme l’énergie de vie.

L’EXPERIENCE PERSONNELLE DE LA REGRESSION

Il faut s’abandonner aux émotions, rendre conscientes les images dissimulées derrière elles et découvrir ainsi des choses qui ne sont pas faites par le moi, mais qui se font d’elles-mêmes, et qui ont leur vie propre.

Ainsi JUNG

· Traverse une confrontation dramatique avec les contenus inconscients. Il collectionne les pierres ou dessine ou sculpte à chacune de ces occasions, pour formuler une expression de ces contenus.

· Invente l’imagination active et dialogue avec ses personnages intérieurs comme le vieux sage PHILEMON

· Dessine des mandalas et en constate l’effet structurant

LA PRATIQUE JUNGIENNE DE L’INCONSCIENT : UNE MISE EN TENSION JUSTE CONSCIENT/INCONSCIENT

Le moi doit se différencier de l’inconscient et de ses couples d’opposés : bien/ mal, dieu/diable……..

La non-différenciation conduit à la possession du moi ou à diverses formes d’inflation du moi.

Cette différenciation implique la prise de conscience de ses appartenances, participations et de ses identifications ; par exemple, l’identification au rôle social que le sujet est amené à jouer (persona).

Mais un moi conscient est toujours plus ou moins unilatéral.

La confrontation du conscient et de l’inconscient crée une tension, source de la vie psychique : ces jeux de tensions comme par exemple sexualité / spiritualité sont la base de l’énergétique jungienne.

Les pratiques jungiennes telles que l’imagination active permettent cette confrontation conscient/inconscient.

Les contenus qui affleurent à la conscience compensent l’attitude unilatérale du moi et sont ainsi régulateurs.

L’individuation c’est-à-dire la réalisation du soi résulte de cette mise en tension juste entre moi et inconscient.

L’ANALYSTE JUNGIEN, UN ALCHIMISTE ? LE SOI UNIT LES CONTRAIRES

En commentant le texte taoiste « le mystère de la fleur d’or », en 1929,JUNG prend le parti du soi contre le moi : importance exclusive du laisser advenir, détachement de la conscience ; l’inconscient est vu de façon exclusivement positive.

En commentant le « bardo thodol », en 1935, JUNG réintroduit les références au corps et à l’ombre.

Enfin, à partir de 1935, JUNG trouve dans les textes alchimiques une préfiguration de sa pratique de l’inconscient et de l’archétype du soi.

Après la différenciation du moi, JUNG met en lumière le processus de conjonction des contraires : le soi ne fait pas l’impasse sur le corps et l’ombre, mais unit les contraires.par exemple, la pierre des alchimistes est la conjonction de la matière et de l’esprit.

C’est maintenant cette conjonction des contraires qui permet la tension juste entre moi et inconscient.

Mais la méthode d’exposition clinique de JUNG est le commentaire analogique des œuvres alchimiques et n’est pas la méthode d’exposition clinique classique des psychanalystes.

LE TRANSFERT VU PAR JUNG

En 1946, JUNG théorise le transfert à partir de l’alchimie. Il met l’accent sur le binôme analyste/analysant et le lien érotique en jeu dans la situation analytique.

Ce lien érotique crée une commune inconscience entre analyste et analysant, une passion fondée sur un malentendu.

Le retrait des projections va dissoudre cette participation mystique.

Il y a rencontre avec l’ombre puis l’anima et l’animus sont rendus à leurs fonctions naturelles et le processus d’individuation peut ainsi se poursuivre.

POUR CONCLURE

Le livre d’A AGNEL doit prendre place dans toute bibliothèque consacrée à JUNG

Une bibliothèque consacrée à JUNG comprend :

· Les oeuvres de JUNG

· Des écrits et commentaires sur JUNG et son œuvre.

Parmi ces derniers, nous plaçons au premier rang les écrits d’E HUMBERT :

· Son livre JUNG

· La dimension d’aimer

· L’homme aux prises avec l’inconscient

· Ecrits sur JUNG

Signalons par contraste un point de vue freudien le livre CARL GUSTAV JUNG de DANIELLE KASWIN-BONNEFOND

Enfin la place nous manque pour indiquer qu’en dehors d’une pratique de l’inconscient, l’œuvre jungienne a permis de nombreuses ouvertures ; citons en psychologie différentielle la théorie des types citons aussi les ouvertures dans le travail sur l’imaginaire, les rêves, la créativité et l’expression.



Commentaire de Angéline : Un grand merci (posté le 27/03/2004 à 14h56).

Pour cette révision éclair de l'oeuvre et aussi pour la bibliographie.

Amitié, A+

A.

Commentaire de Diiego : KjiWmLgObvjN (posté le 25/04/2012 à 00h00).

Je suis client de l'agence BNPPARIBAS de Louveciennes qui ferme dans quulqees jours pour des motifs pas clairs c'est le moins qu'on puisse dire et une de mes amies e9galement cliente de cette agence et apparemment assez au courant du dossier m'a fait parvenir ce joli conte que je vous transmets, pensant que cela pourra inte9resser aussi d'autres Louveciennois: CONTE DE FEVRIER LE VIEUX ROI ET LA BANQUIEREab Il e9tait une fois, il y a tre8s longtemps, un petit royaume fleuri re9pute9 pour la varie9te9 de ses arbres et l’intelligence de ses habitants. Ce royaume e9tait gouverne9 par un roi devenu au fil des ans de plus en plus autoritaire : ses courtisans lui disaient re9gulie8rement : ab Sire, vous ne pouvez pas tout savoir et tout faire vous-meame ! bb, ne9anmoins, il voulait de9cider de tout tout seul.Il y avait aussi, dans ce petit royaume, une agence de la banque la plus solide parmi tous les royaumes. Cette agence e9tait dirige9e par une femme qui, par son accueil et sa diligence, la de9veloppa tant et si bien qu’il lui fallut chercher un autre local afin de pouvoir poursuivre son de9veloppement. Mais le roi refusait tout : ab Non, pas ici ! Pas le0 ! Le0 non plus, je ne veux pas ! bb, de sorte que la banquie8re dut fermer boutique, ce qui fit grand bruit dans le petit royaume et rendit fort marris de nombreux sujets.La suite de l’histoire sera raconte9e plus tard. Naturellement, cela se passait dans des temps tre8s anciens, cela ne pourrait pas se passer de nos jours… bb

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