Commentaire de Ariane : Comment savoir qui je suis (posté le 11/08/2002 à 01h26).
Depuis l'enfance, je suis atteinte d'pilepsie.Même si mes crises n'ont jamais été spectaculaires, il n'en demeure pas moins qu'eles font partie intégrante de mes souvenirs d'enfance puisque les absences occasionnées par cette maladie m'ont affublée par mon entourage d'écervelée, de distraite, d'élève dissipée ne montrant guère d'attention, de concentration ou d'intérêt. Ces absences ont été un réel handicap tant pour les relations avec autrui que pour le développement de ma personnalité. Les traitements administrés étaient pour la plupart et jusqu'à l'âge adulte des barbituriques qui me rendaient soit euphorique soit endormie mais toujours avec un air de droguée peu engageant. D'autant que ces médicaments n'empêchaient que les absences que je ne devais pas avoir. Bref, cette maladie faisait à ce moment-là un trait principal de ma personnalité.
Mon travail analytique m'a énormément aidée à aborder le problème de façon rationnelle; j'ai ainsi découvert que je pouvais utiliser ces crises lors de grandes émotions face à des problèmes inconsciemment gênants, elles étaient alors la possibilité de fuites. Je me suis donc posé la question de savoir si la maladie était mon moi réel, si la maladie dissimulait mon moi réel, ou si les médicaments occultaient la maladie qui devait être mon moi ou en empêchaient la réalisation.
Lors de ces absences, je partais en des nébuleuse inconnues et l'inconscience en laquelle j'étais plongée ne me permettait pas de savoir d'où je revenais ni pendant combien de temps je m'étais absentée de situations bien réelles dont il me manquait un épisode. Les choses avaient continué sans moi, je n'en connaissais souvent que le début et la fin. Les dialogues étaient en pointillé, les actions interrompues. J'étais en rage après moi de ne pas être maître de moi-même.
J'ai choisi de vivre cet état de fait pleinement, sans la pollution de matières chimiques. J'ai tenu ainsi deux ans en faiant en sorte d'éviter toutes les situations épileptogènes jusqu'à ce qu'une terrible émotion ne me plonge dans des crises plus fréquentes et plus importantes. Il me fallut admettre un nouveau traitement d'autant plus nouveau qu'il est constitué de nouvelles molécules dont le recul ne permet pas encore de dire s'il y aura des effets secondaires. Nuiront-ils à ma personnalité?
Il faut admettre que je n'ai jamais connu de journées aussi régulières et dans lesquelles je sens apte à affronter dialogues et activités de tout ghenre, celà me donne une assurance dans mon travail et ma vie familiale.
Dois-je alors ces progrès au seul traitement ou puis-je aussi en devoir, au moins une part, à mon travail personnel qui m'a permis de circonscrire les différents problèmes qui ont fait ma vie.
Comment puis-je donc savoir qui je suis?
Suis-je seulement une malade, une malade consciente de ce qui interfère sa véritable personnalité, ou une entité dont le caractère est créé de toute pièce par des substances chimiques ?
Commentaire de Lise Aganier : Crises d'épilepsie (posté le 18/09/2002 à 23h32).
D'après moi, il faudrait analyser après un crise, l'émotion qui a déclenché cette crise. À quoi cette émotion fait-elle référence par le passé. Si vous ne pouvez pas trouver cette référence par l'entremise de votre propre expérience personnelle, il faudrait remonter aux expériences antérieures de vos parents. Si vous avez surmonter l'inconscient individuel, il faudrait remonter l'inconscient collectif, en l'occurence, celui de votre famille. Parce qu'en ce qui me concerne, je crois que le passé affecte le présent et le présent affectera le futur. C'est le concept du pré-déterminisme.
Bonne chance.
Commentaire de Ariane : crises d'épilepsie (posté le 19/09/2002 à 00h01).
Merci Lise de votre réponse,
j'ai compris que je devais faire ce travail, il est en cours et je ne manque pas de pistes, mais il faut les relier, ou les délier.
Il n'en demeure pas moins que l'inconscient dans lequel je pars ne laisse aucun souvenir et que cette mort m'est aussi inconnue que le passage dans l'au-delà. Ce que je perds de la vie présente en ces moments ne laisse aucune trace qui puisse aviver un rêve par exemple.C'est vraiment l'absence.
Elle aide certainement à passer un danger, un péril, comme ce conte de Lao-Tseu qui parle d'un épileptique devant traverser un pont sur une rivière en crue. A ce moment de grand danger , il eut une crise, et se retrouva sur la rive opposée, sain et sauf, ignorant du péril qu'il avait encouru...
Depuis l'enfance, je suis atteinte d'pilepsie.Même si mes crises n'ont jamais été spectaculaires, il n'en demeure pas moins qu'eles font partie intégrante de mes souvenirs d'enfance puisque les absences occasionnées par cette maladie m'ont affublée par mon entourage d'écervelée, de distraite, d'élève dissipée ne montrant guère d'attention, de concentration ou d'intérêt. Ces absences ont été un réel handicap tant pour les relations avec autrui que pour le développement de ma personnalité. Les traitements administrés étaient pour la plupart et jusqu'à l'âge adulte des barbituriques qui me rendaient soit euphorique soit endormie mais toujours avec un air de droguée peu engageant. D'autant que ces médicaments n'empêchaient que les absences que je ne devais pas avoir. Bref, cette maladie faisait à ce moment-là un trait principal de ma personnalité.
Mon travail analytique m'a énormément aidée à aborder le problème de façon rationnelle; j'ai ainsi découvert que je pouvais utiliser ces crises lors de grandes émotions face à des problèmes inconsciemment gênants, elles étaient alors la possibilité de fuites. Je me suis donc posé la question de savoir si la maladie était mon moi réel, si la maladie dissimulait mon moi réel, ou si les médicaments occultaient la maladie qui devait être mon moi ou en empêchaient la réalisation.
Lors de ces absences, je partais en des nébuleuse inconnues et l'inconscience en laquelle j'étais plongée ne me permettait pas de savoir d'où je revenais ni pendant combien de temps je m'étais absentée de situations bien réelles dont il me manquait un épisode. Les choses avaient continué sans moi, je n'en connaissais souvent que le début et la fin. Les dialogues étaient en pointillé, les actions interrompues. J'étais en rage après moi de ne pas être maître de moi-même.
J'ai choisi de vivre cet état de fait pleinement, sans la pollution de matières chimiques. J'ai tenu ainsi deux ans en faiant en sorte d'éviter toutes les situations épileptogènes jusqu'à ce qu'une terrible émotion ne me plonge dans des crises plus fréquentes et plus importantes. Il me fallut admettre un nouveau traitement d'autant plus nouveau qu'il est constitué de nouvelles molécules dont le recul ne permet pas encore de dire s'il y aura des effets secondaires. Nuiront-ils à ma personnalité?
Il faut admettre que je n'ai jamais connu de journées aussi régulières et dans lesquelles je sens apte à affronter dialogues et activités de tout ghenre, celà me donne une assurance dans mon travail et ma vie familiale.
Dois-je alors ces progrès au seul traitement ou puis-je aussi en devoir, au moins une part, à mon travail personnel qui m'a permis de circonscrire les différents problèmes qui ont fait ma vie.
Comment puis-je donc savoir qui je suis?
Suis-je seulement une malade, une malade consciente de ce qui interfère sa véritable personnalité, ou une entité dont le caractère est créé de toute pièce par des substances chimiques ?
Commentaire de Lise Aganier : Crises d'épilepsie (posté le 18/09/2002 à 23h32).D'après moi, il faudrait analyser après un crise, l'émotion qui a déclenché cette crise. À quoi cette émotion fait-elle référence par le passé. Si vous ne pouvez pas trouver cette référence par l'entremise de votre propre expérience personnelle, il faudrait remonter aux expériences antérieures de vos parents. Si vous avez surmonter l'inconscient individuel, il faudrait remonter l'inconscient collectif, en l'occurence, celui de votre famille. Parce qu'en ce qui me concerne, je crois que le passé affecte le présent et le présent affectera le futur. C'est le concept du pré-déterminisme.
Bonne chance.
Commentaire de Ariane : crises d'épilepsie (posté le 19/09/2002 à 00h01).Merci Lise de votre réponse,
j'ai compris que je devais faire ce travail, il est en cours et je ne manque pas de pistes, mais il faut les relier, ou les délier.
Il n'en demeure pas moins que l'inconscient dans lequel je pars ne laisse aucun souvenir et que cette mort m'est aussi inconnue que le passage dans l'au-delà. Ce que je perds de la vie présente en ces moments ne laisse aucune trace qui puisse aviver un rêve par exemple.C'est vraiment l'absence.
Elle aide certainement à passer un danger, un péril, comme ce conte de Lao-Tseu qui parle d'un épileptique devant traverser un pont sur une rivière en crue. A ce moment de grand danger , il eut une crise, et se retrouva sur la rive opposée, sain et sauf, ignorant du péril qu'il avait encouru...
Merci encore.
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