CAZENAVE, LELOUP et JAMBET : "De l'ici à l'au-delà : les voyages de l'âme"
Posté par Mérelle le 19/10/2001 à 23h35.
les samedis 10 novembre 2001, 19 janvier, 16 mars, 25 mai 2002 et les dimanches 11 novembre 2001, 20 janvier, 17 mars, 26 mai
Inscriptions : ITREC, 69 rue Crozatier, 75012 Paris, tél 01.43.65.66.09, fax 01.43.98.11.33
Michel CAZENAVE :
Depuis toujours, et dans certaines circonstances spécifiques (rêves, visions, etc ...), l'homme a su que son âme pouvait partir dans de longs voyages initiatiques à la découverte de son principe transcendant - ce qu'on a traditionnellement désigné comme le divin.
Quelle est la vie de la psyché qui est ainsi désignée?
Quels en sont les mouvements et les étapes?
Quels mondes sont parcourus?
Quelle cosmologie y est décrite?
Quelle lumière y est découverte?
Jean-Yves LELOUP :
Pour de nombreuses traditions, l'arrêt de notre fonctionnement corporel n'est pas un terme au voyage de l'âme, de l'ici à l'au-delà, celui-ci continue ...
De nombreux textes gardent gardent l'empreinte de ce qui pourrait être un accompagnement de ce voyage. Chaque culture avec ses présupposés anthropologiques propres indique différentes "scènes" où les âmes s'épurent, se perdent ou se rencontrent.
Ces "Livres des morts" ont aussi été écrits pour les vivants, pour les aider à vivre leurs deuils et à ouvrir leurs âmes à ce qui voyage à travers elles, nous rappelant ainsi que la distance qui sépare l'ici de l'au-delà est inscrite dans le sujet lui-même et qu'il nous faut demeurer aux aguets de cet espace "entre deux" souffles, vies ou pensées ...
Christian JAMBET :
Le voyage de l'âme vers le principe divin (l'Un) ou vers la source de lumière a hanté le discours gnostique. Il correspond à la conversion intérieure du fidèle ou de l'initié. Ce thème a aussi bien animé la pensée néo-platonicienne, d'abord dans le domaine grec, puis dans l'orient islamique. Enfin la gnose manichéenne en a fait une donnée centrale de sa révélation.
Nous suivrons donc un chemin qui nous conduira de Plotin à ses lointains lecteurs en terre d'islam, pour montrer l'endurance et la cohérence d'une certaine conception de l'âme, qui n'en conçoit la purification et le salut qu'à la condition d'un voyage dont les étapes sont aventureuses, voyage qui est, en soi, toute l'éthique vécue et la matière même de la vie.
Nous comparerons ce shème fondateur aux thèemes radicaux du manichéisme.