Billet d’humeur n°2 - Septembre 2000
L'aventure intérieure
Toi qui lis ces lignes, nous ne pouvons qu'accueillir avec beaucoup de
bonheur ton envie d'explorer ta profondeur. Là est, en effet, une des
grandes aventures de notre époque.
L'aventure intérieure n'est pas triste, ni austère. Ce n'est pas non plus
une fuite des difficultés de l'existence. Il est vrai que certains s'y
engagent à la suite de traumatismes profonds. Attachons-nous au contraire
à mettre l'accent sur l'orientation ludique et passionnante de
la démarche. Nous apprécions que des jeunes gens, pleins de vie, équilibrés,
promis à un bel avenir, ressentent l'appel du fond et décident d'y répondre
ici-même, au milieu du monde, tout en assumant leurs engagements professionnels,
familiaux et autres. Ceux-là sont les phares de demain, ils vont inventer
et promouvoir une autre manière de vivre leur humanité, y ajoutant pleinement
la dimension du sens.
L'aventure intérieure est une fabuleuse fête de la vie.
Citation du mois
Philémon lui enseigna quelque chose
d'essentiel, qui donne la clé de toute sa psychologie, c'est la
réalité de la psyché. Il le fit avec beaucoup d'art. Il expliqua
que Jung considérait ses propres pensées comme s'il les avait créées
lui-même (ce qui est, en effet, le préjugé occidental habituel).
Mais Philémon lui dit que, à son avis, les pensées ressemblaient
aux animaux d'une forêt, aux gens réunis dans une pièce, et il ajouta
: "si tu vois des hommes dans une pièce, tu ne prétendrais pas que
tu les as faits ou que tu es responsable d'eux." C'est grâce à Philémon
que Jung apprit le caractère objectif et réel de la psyché, son
existence absolument indépendante. Nous pouvons l'explorer, mais
nous ne pouvons agir sur elle que de manière excessivement limitée,
si tant est que nous parvenions jamais à l'influencer. Je crois
que c'est un point crucial, car c'est la source principale de l'incompréhension
à l'égard de la psychologie jungienne.
Barbara Hannah, Jung, sa vie, son oeuvre.